Pyongyang n’a « aucune raison » de reprendre le dialogue diplomatique avec Séoul, a déclaré, lundi 28 juillet, Kim Yo-jong, l’influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, malgré la volonté d’apaisement affichée par le nouveau président du Sud, Lee Jae-myung.
« Nous clarifions une nouvelle fois la position officielle qui est que, peu importe la politique adoptée à Séoul ou la proposition faite, celle-ci ne nous intéresse pas et il n’y a aucune raison de rencontrer la République de Corée ni matière à discuter avec elle », a affirmé Kim Yo-jong dans un communiqué relayé par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
L’influente sœur de Kim Jong-un a évoqué une incompatibilité « irréversible » entre les deux pays toujours techniquement en guerre, leur conflit s’étant soldé, en 1953, par un simple armistice et non un traité de paix.
Détente sonore
Cette mise au point intervient alors que le président sud-coréen de centre-gauche, Lee Jae-myung, arrivé au pouvoir début juin, a promis de tendre la main à Pyongyang, arguant que, « quel qu’en soit le coût, la paix est préférable à la guerre ».
Depuis, Séoul a cessé d’émettre de la propagande anti-Pyongyang par haut-parleurs le long de la frontière. La Corée du Nord a peu après arrêté de diffuser les bruits inquiétants qui perturbaient jour et nuit les habitants du Sud proches de cette zone démilitarisée séparant les deux pays.
Mais cette détente sonore ne signifie pas que la Corée du Sud peut croire à une embellie diplomatique, a averti Kim Yo-jong. Si Séoul « espérait » inverser la situation « avec quelques mots doux, il n’y a pas pire erreur de calcul que cela », a-t-elle tonné.
Lee Jae-myung veut néanmoins rompre avec la ligne de son prédécesseur, Yoon Suk Yeol (droite), qui avait opté pour une rhétorique très ferme envers Pyongyang et resserré les liens avec les Etats-Unis ; les relations intercoréennes ont atteint leur point le plus bas depuis des années lors de son mandat. M. Lee souhaite pour sa part un dialogue transfrontalier sans conditions préalables.