La figure de proue des publications de la Cour des comptes consacre cette année ses quelque 612 pages aux « politiques publiques en faveur des jeunes ». Une « évidence », a assuré le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, en présentant le rapport public annuel de la haute juridiction financière, publié mercredi 19 mars, parce que « la jeunesse représente les forces vives sur lesquelles repose notre avenir [et] qu’à ce titre elle est au cœur des préoccupations de nos concitoyens – ou du moins elle devrait l’être ! »
Le rapport n’est « pas pessimiste », a insisté Pierre Moscovici, mais il tire une conclusion ambivalente : la France consacre des moyens importants à sa jeunesse, mais doit se poser la question de la qualité de cette dépense publique, dont l’efficience est questionnée par les magistrats de la Rue Cambon. « Il convient de doter la France d’un plan stratégique en faveur des jeunes », a exhorté Pierre Moscovici, appelant à davantage de « cohérence et d’efficacité » des politiques publiques, notamment pour qu’elles réduisent mieux les inégalités.
En 16 chapitres, qui vont de l’orientation à la justice pénale, de l’échec en licence à l’accès à l’emploi en passant par l’accès au logement, au sport ou encore à la mobilité, le rapport explore autant de segments de l’action publique destinés aux « jeunes ». Circonscrits aux 15-25 ans, ils sont au nombre de 9 millions en 2024 et représentent 13,2 % de la population. La Cour quantifie les dépenses annuelles de l’Etat exclusivement consacrées à cette tranche d’âge à plus de 53 milliards d’euros, sans compter celles des collectivités territoriales et de la Sécurité sociale.
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