Le patronat va faire la grimace en découvrant certaines préconisations de la Cour des comptes. Dans un rapport rendu public lundi 26 mai, la haute juridiction se plonge dans l’épais millefeuille des allégements de cotisations accordés aux entreprises. Sa conclusion est sans appel : il devient nécessaire de réduire, un peu, la voilure d’un dispositif induisant des dépenses de plus en plus massives.
Depuis une trentaine d’années, les gouvernements successifs ont cherché à atténuer le coût du travail en diminuant les cotisations sociales payées par les employeurs. Ces exonérations ont d’abord été ciblées sur les bas salaires afin de favoriser l’embauche ou le maintien en activité d’individus peu qualifiés. Elles ont ensuite été étendues, peu à peu, à des niveaux de rémunération plus élevés : l’objectif était qu’elles s’appliquent aussi à des sociétés exposées à la concurrence internationale et employant des travailleurs avec des formations poussées.
Le volume de ces aides s’est envolé au fil du temps : il « a presque quadruplé » en une décennie, passant de 20,9 milliards d’euros en 2014 à 77,3 milliards en 2024, selon le rapport diffusé lundi. La progression a été forte, en particulier lorsque l’inflation s’est accrue, peu après la crise sanitaire liée au Covid-19 : la hausse des prix a entraîné des revalorisations significatives du smic, qui ont, elles-mêmes, eu pour conséquence de gonfler les allégements de cotisations, ceux-ci étant très importants sur les rémunérations proches du salaire minimum.
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