- Quand le soleil brille, l’envie de sortir se fait souvent pressante.
- Mais entre obligations, fatigue ou manque de motivation, les raisons de rester à l’intérieur ne manquent pas.
- Voici comment apprivoiser cette culpabilité de rester enfermé plutôt que de la subir.
Dès les premiers rayons du soleil, les terrasses se remplissent tandis que les parcs s’animent. Source de bien-être, l’ensoleillement permet de faire le plein de vitamine D. Et pourtant, face à cette effervescence, il arrive que l’on préfère rester chez soi, par fatigue, par choix ou par impératifs professionnels. Alors que le beau temps incite à sortir, une sensation étrange peut s’installer : la culpabilité de ne pas en profiter.
Ce phénomène porte un nom : la « culpabilité solaire ». D’après une enquête menée en 2024 par Forbes Health
auprès de 2.000 Américains, 48% des adultes disent en souffrir. Chez 42% d’entre eux, cela se manifeste par de l’anxiété, et chez 40%, du stress. Si cette pression vous pèse quand le soleil brille, voici quelques clés pour vous en alléger.
Pourquoi culpabilise-t-on ?
Les attentes sociales sont parfois lourdes. Dans l’imaginaire collectif, une journée ensoleillée doit obligatoirement être mise à profit. Il s’agit d’une injonction implicite à laquelle il peut être difficile d’échapper. Cela « crée un sentiment d’obligation de sortir »
, explique la psychothérapeute Rachel Goldberg dans Women’s Health
. Ne pas y répondre peut écorner l’image que l’on a de soi. « Vous pouvez vous sentir inférieur »
, ajoute-t-elle. À cela s’ajoute la peur de manquer. Pour l’écothérapeute Kelsee Keitel, cette culpabilité repose sur un sentiment de rareté. Certaines personnes pensent que si elles ne saisissent pas l’occasion maintenant, le beau temps ne reviendra pas de sitôt.
Et lorsque l’on reste chez soi, les réseaux sociaux viennent souvent enfoncer le clou. « (…) en raison des messages diffusés par les médias et les informations issues de nos réseaux sociaux, nous supposons que la plupart des gens profitent du soleil »
, estime la psychologue clinicienne Sabrina Romanoff, dans des propos relayés par 20 Minutes
. Cette impression est renforcée par les images parfaites qui défilent sur nos écrans. « Le phénomène est exacerbé par les réseaux sociaux, où défilent les clichés ensoleillés des proches et des amis »
, abonde Carolina Traverso, psychothérapeute et enseignante pleine conscience, dans Architectural Digest
.
Pour Sabrina Romanoff, cette pression peut engendrer un véritable « sentiment d’exclusion »
, surtout lorsque nos envies profondes ne correspondent pas à ce qui est attendu par la société. Carolina Traverso, elle, préfère parler d’un « conflit intérieur entre ce que l’on désire réellement faire et ce qu’on pense devoir faire »
.
Recharger ses batteries sans culpabilité
Selon les spécialistes, la culpabilité solaire est un malaise dont on peut facilement se défaire. Pour Rachel Goldberg, tout commence par un changement de perspective en se concentrant sur ce que l’on gagne (ex. : le repos) plutôt que sur ce que l’on perd.
Carolina Traverso insiste sur l’importance de ne pas se forcer et « d’écouter son corps, car lui seul sait ce dont on a vraiment besoin »
, et ce, « sans se soucier de l’opinion des autres »
. Si malgré tout, le soleil vous attire sans que vous ayez envie de mettre le nez dehors, il est possible d’en profiter autrement. La psychothérapeute vous propose d’inviter le soleil chez vous : ouvrez les rideaux et les fenêtres, laissez entrer l’air frais, disposez quelques fleurs fraîches dans votre espace de vie…
Kelsee Keitel conseille de faire preuve d’autocompassion : « Vous avez le droit d’être déçu »
, affirme-t-elle. Mais pour dépasser ce sentiment, elle encourage à renouer, même brièvement, avec le monde extérieur et la nature. Cela peut passer par de petits gestes, comme sortir quelques minutes pour passer un appel, travailler dehors, manger une salade… Planifier de futures activités en plein air permet aussi de se mettre du baume au cœur.