Bruno Retailleau mène deux courses à la fois et ne s’en cache pas. La journée, le ministre de l’intérieur adopte un langage de fermeté depuis la place Beauvau, défendant la thèse de « l’ensauvagement de la société » et se faisant le relais des partisans de l’ordre et de la sécurité. Le soir venu, le sénateur Les Républicains (LR) de Vendée bat campagne, multipliant les réunions publiques pour convaincre les plus de 122 000 adhérents revendiqués par LR de l’élire président du parti face à son rival, Laurent Wauquiez. « On sait depuis le début qu’il existe un risque à mener les deux de front », reconnaît l’entourage du ministre, mais « dans sa tête, le Bruno Retailleau ministre de l’intérieur passe toujours devant le candidat », jure-t-on.
Les enquêtes d’opinion favorables ont poussé le nouveau ministre Bruno Retailleau à se projeter comme un candidat crédible pour l’échéance présidentielle de 2027 et pour prendre la tête de LR. La « beauvau-isation » de l’agenda gouvernemental poussé par M. Retailleau et M. Darmanin à la justice, à coups d’annonces médiatisées, semble porter ses fruits alors que François Bayrou subit une critique en inaction. « Bruno Retailleau répond à la demande d’autorité absolument majeure exprimée depuis des années par les Français qui ont le sentiment depuis trop longtemps que la situation est hors de contrôle », s’enthousiasme le député Renaissance des Yvelines, Charles Rodwell.
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