- La commission d’enquête sur les essais nucléaires menés en Polynésie jusqu’en 1996 estime que Paris devrait demander « pardon ».
- Les députés préconisent d’inscrire ces excuses dans la loi.
- Ces essais auraient provoqué de nombreuses maladies chez les habitants des atolls.
Le pardon serait une « étape fondamentale »
pour réconcilier l’archipel et la métropole. La France doit demander « pardon »
à la Polynésie française pour les conséquences des essais nucléaires sur ses atolls, ont estimé les auteurs d’un rapport d’enquête parlementaire rendu public ce mardi 17 juin, jugeant que cette demande devait être inscrite dans la loi.
Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance
Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance
Didier Le Gac (député EPR) et Mereana Reid-Arbelot (députée GDR)
« L’enquête a nourri la conviction de la commission d’enquête selon laquelle une demande de pardon de la part de la France à la Polynésie française s’imposait. Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance. Elle doit être une démarche sincère, étape fondamentale dans le cadre d’un processus de réconciliation entre la Polynésie française et l’État »
, ont écrit les auteurs de la commission d’enquête relative aux conséquences des près de 200 essais nucléaires menés localement par la France entre 1966 et 1996.
Le président de la commission, le député du Finistère Didier Le Gac (EPR) et la rapporteure Mereana Reid-Arbelot, députée de Polynésie française (GDR), y voient un « acte sobre »
qui doit permettre de « traiter ce pan de notre histoire dans l’apaisement »
. Ce pardon doit être inscrit dans la loi organique de 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie, ont-ils proposé dans leur rapport, estimant que c’est « au Parlement d’effectuer ce geste au nom de la nation »
.
Les parlementaires recommandent notamment de mettre en place une commission d’historiens et de chercheurs pour « mener un travail de fond centré sur l’étude de toutes les archives concernant la politique d’expérimentation nucléaire française en Polynésie française »
, qui aura vocation à « constituer la matière historique nécessaire à l’enseignement du fait nucléaire et l’assise historique d’une mémoire commune »
.
193 essais nucléaires en Polynésie
Pendant trois décennies, la France a procédé à 193 essais nucléaires en Polynésie sous l’égide du centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), qui ont permis de se doter de l’arme atomique. En juillet 2021, lors d’une visite sur place, Emmanuel Macron avait estimé que Paris avait une « dette »
envers la Polynésie : « La Nation a une dette à l’égard de la Polynésie française. Cette dette est le fait d’avoir abrité ces essais, en particulier ceux entre 1966 et 1974, dont on ne peut absolument pas dire qu’ils étaient propres. »