La guerre commerciale menée par Donald Trump donne du fil à retordre à la gauche : comment continuer à prôner le protectionnisme et la fin du libre-échange sans être confondu avec l’encombrant président américain, dont l’augmentation des droits de douane est de nature à engendrer un choc économique majeur et à appauvrir de nombreux pays, dont la France ? C’est à ce drôle d’exercice d’équilibriste que se sont attelés ces derniers jours La France insoumise (LFI) et le député de la Somme François Ruffin. Jean-Luc Mélenchon a entamé le premier cette opération de déminage. « Nous n’avons jamais été partisans du libre-échange. Mais nous avons toujours considéré qu’il n’était pas possible de procéder à la hache pour mettre en place le protectionnisme nécessaire », s’est défendu le triple candidat à la présidentielle, mardi 8 avril, dans une tribune publiée dans L’Insoumission, l’un des sites de la galaxie « insoumise ».
L’ancien sénateur rêve d’instaurer un « protectionnisme solidaire », l’une des mesures du programme « insoumis », « L’Avenir en commun ». Le mouvement, qui peaufine un plan de 10 à 15 mesures spécifiques pour répondre à la crise américaine, ne veut « ni trumpisme ni macronisme », mais souhaite « redonner de la puissance à l’Etat ». Comment s’y prendrait-il ? En mettant en place « une politique de relocalisation de produits vitaux. Pour le reste, on fait des accords intelligents par des accords bilatéraux », détaille le chef de file « insoumis », Manuel Bompard. Rien à voir donc, selon lui, avec « le protectionnisme barbare et sauvage » de Donald Trump.
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