Akos Modolo, 30 ans, a longtemps pensé que, en Hongrie, manifester ne servait à rien. Pourtant, le 18 mars, au lendemain du vote de la loi interdisant la Marche des fiertés dans le pays, ce militant des droits LGBTQ + s’est rendu au premier rassemblement organisé sur le pont Élisabeth, dans la capitale. Il l’a fait avec « un peu de scepticisme », explique-t-il le 25 avril, à l’étage d’un café du centre-ville, chemise bleue et cheveux coiffés au gel. « J’avais le sentiment que le gouvernement nous volait notre cœur, notre événement le plus précieux, détaille cet ancien responsable des ressources humaines, salarié dans plusieurs multinationales basées en Hongrie. Je suis allé marcher pour le symbole, sans imaginer que ça pourrait changer quoi que ce soit à la législation imposée par le pouvoir. »
Mais ce jour-là, la manifestation, devenue par la suite un rendez-vous hebdomadaire, impressionne le jeune homme par son énergie. Des dizaines de milliers de personnes, toutes générations confondues, adolescents comme retraités, scandent « Nous n’arrêterons pas ! », pancartes antirégime à la main.
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