Les institutions européennes avaient jusque-là présenté une facture toute virtuelle au gouvernement hongrois, accusé de multiples entorses à l’Etat de droit. Jusqu’à une trentaine de milliards d’euros de fonds européens ont été gelés en 2022 en raison de multiples dérives, tant dans les domaines de la corruption que des droits des minorités sexuelles ou de la liberté académique. Des sommes qui peuvent théoriquement être récupérées par le pays en échange de réformes.
Mais, à compter du 1er janvier 2025, une tranche de 1,04 milliard d’euros sera définitivement perdue par l’exécutif de Viktor Orban, qui risque de voir l’addition monter graduellement ces prochaines années. Ce premier milliard envolé s’inscrit dans l’une des trois procédures engagées contre la Hongrie, celle lancée en application du mécanisme dit de « conditionnalité » instauré en 2020, baptisé ainsi car il consiste à conditionner les versements de fonds européens à la bonne santé de l’Etat de droit.
Pour accéder à cette première enveloppe, de 6,3 milliards d’euros, Budapest est priée de revoir son arsenal anticorruption et son système de passation de marchés publics. « La Hongrie n’a notifié aucune mesure corrective pour remédier à ces problèmes », a relevé la Commission européenne dans un communiqué d’une sécheresse toute procédurière, publié le 16 décembre. Jointe par Le Monde, l’ambassade de Hongrie auprès de l’Union européenne n’a pas fait de commentaires.
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