Un camouflet judiciaire pour l’administration Trump dans sa volonté de démanteler l’audiovisuel extérieur américain. Le juge fédéral Royce C. Lamberth a demandé à l’Agence des Etats-Unis pour les médias publics américains diffusant à l’international (USAGM) et à sa patronne Kari Lake, mardi 22 avril, de réintégrer les 1 350 salariés et contractuels, dont les journalistes de Voice of America (VOA) et de la radio-télévision Marti (à destination de Cuba).
Le juge siégeant à Washington a également ordonné de reprendre le versement des subventions allouées par le Congrès américain mais suspendues depuis le 15 mars, le jour où un décret présidentiel a classé l’USAGM parmi les « éléments inutiles de la bureaucratie fédérale ». Selon le juge Lamberth, l’administration américaine n’a pas autorité sur des fonds fédéraux votés par le Congrès, l’USAGM étant une simple courroie de transmission pour transférer cet argent aux médias VOA, Radio Free Asia et Middle East Broadcasting Networks (MBN).
Le 28 mars, un magistrat fédéral de New York, Paul Oetken, avait suspendu à titre conservatoire la décision de démantèlement de l’audiovisuel extérieur américain. La décision prise mardi, en référé, est une injonction à y renoncer. « Concrètement, cela signifie que le droit administratif les oblige à réintégrer dans leurs fonctions tous les employés et qu’ils doivent restaurer la programmation des émissions [interrompues et remplacées par de la musique] », explique Antoine Bernard, directeur du plaidoyer de Reporters sans frontières, ONG qui s’était jointe à la plainte d’une dizaine de journalistes de VOA et de leurs syndicats.
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