Bernard Squarcini ne se départit pas du sourire affable qui fait sa signature. L’ancien patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – l’ancêtre de la direction générale de la sécurité intérieure –, reconverti dans le privé en 2012 après la défaite à l’élection présidentielle de Nicolas Sarkozy, dont il était proche, a pourtant été lourdement condamné, vendredi 7 mars, par le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de sept autres prévenus.
Les juges de la 11e chambre sont allés au-delà des réquisitions du procureur, fixant sa peine à quatre ans de prison, dont deux avec sursis – soit deux ans de détention à domicile avec un bracelet électronique –, à 200 000 euros d’amende, à la confiscation de 452 228 euros saisis en cours d’enquête, ainsi qu’à cinq ans d’interdiction d’exercice professionnel en matière de renseignement, de surveillance, de conseil et d’intelligence économique. Ses avocats, Patrick Maisonneuve et Marie-Alix Canu-Bernard, ont annoncé faire appel.
Entre 2008 et 2012, alors qu’il était à la tête de la DCRI, « M. Squarcini (…) a délibérément (…) détourné les moyens de l’Etat afin de satisfaire les préoccupations clandestines » d’une entreprise privée, LVMH, notamment pour faire identifier un maître chanteur prétendant avoir des clichés du patron du groupe de luxe, Bernard Arnault, aux côtés d’une supposée maîtresse, a expliqué le président du tribunal, Benjamin Blanchet, lors de la lecture du jugement.
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