Alors que depuis plusieurs années de nombreux experts annonçaient son éradication imminente, une série de revers vient compromettre la lutte contre la poliomyélite. Plus communément appelée « polio », cette maladie peut provoquer de la fièvre, des maux de tête, des vomissements et jusqu’à une paralysie irréversible chez environ une personne infectée sur 200. Les images d’archives de gigantesques poumons d’acier prenant le relais des muscles respiratoires figés d’enfants immobilisés l’ont notamment ancrée dans l’imaginaire collectif comme une affliction d’un autre temps.
Coupes budgétaires, résurgence de cas dans plusieurs pays, diminution globale de la vaccination des enfants dans le monde… Des vents contraires soufflent contre l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), créée en 1988 pour mettre fin une bonne fois pour toutes à cette maladie très contagieuse, responsable, avant l’arrivée de la vaccination dans les années 1960, de plus de 600 000 cas par an, principalement parmi les enfants. « L’idée était de refaire le coup de la variole, définitivement éradiquée en 1980 », explique Maël Bessaud, directeur du centre national de référence sur les entérovirus et parechovirus au sein de l’Institut Pasteur, à Paris.
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