La Maison Blanche a demandé mercredi 26 février à l’ensemble des agences fédérales américaines de se préparer à des licenciements massifs de fonctionnaires en « éliminant les postes qui ne sont pas nécessaires ». Le directeur du bureau de direction et du budget (OMB), Russell Vought, dans une circulaire adressée aux agences fédérales, rappelant qu’il s’agissait d’une promesse de campagne de Donald Trump, leur demande de notamment mettre en place un guichet de départs, de ne pas recruter pour remplacer les départs programmés et de se séparer des employés considérés comme « insuffisamment performants ».
Cette circulaire prévoit néanmoins des exceptions, en faveur des forces de l’ordre, des agences chargées de la politique migratoire, des services postaux ainsi que des forces armées. Elle prévoit également un calendrier spécifique pour les agences « fournissant des services directs aux citoyens », citant notamment le système de retraite, le système de santé en faveur des plus démunis et des personnes âgées, ainsi que le système de santé en faveur des anciens combattants.
Pour tous les autres, le calendrier prévoit une première phase d’ici au 13 mars durant laquelle les agences devront réduire le nombre de leurs filiales, une liste des besoins nécessaires pour répondre strictement à leur mission et la liste des employés qui ne sont pas considérés comme essentiels. La seconde phase, d’ici au 14 avril, doit mettre en avant la nouvelle organisation de chaque agence, faire un point sur l’évaluation de performance des employés et envisager notamment la délocalisation de certaines d’entre elles vers des « régions moins chères » que la capitale fédérale, Washington.
« Bouleversements », « chaos »
Le gouvernement américain a lancé un premier plan de départs, impulsé par le milliardaire Elon Musk, proposant à des employés fédéraux de quitter leur emploi en échange du maintien de leur salaire sur plus de six mois. Plus de 75 000 employés l’ont accepté, selon la Maison Blanche, sur un total d’environ deux millions.
Plusieurs organisations syndicales avaient contesté ce projet mais un juge a rejeté leur requête le 20 février, estimant que sa juridiction n’était pas « compétente » et que les requérants devaient se tourner vers un tribunal spécialisé dans les conflits du travail. Il a néanmoins considéré que le premier mois de Donald Trump à la présidence était marqué par « un déluge de décrets présidentiels qui ont provoqué, certains disent à dessein, des bouleversements, et même le chaos, dans de vastes pans de la société américaine ».
Mais des administrations sont déjà concernées par des licenciements massifs : quelque 6 700 fonctionnaires du fisc américain étaient ainsi menacés fin février, alors que l’Agence américaine de développement a été démantelée, la plupart de ses employés placés en congé administratif et près de 1 600 d’entre eux licenciés.