La marque française de prêt-à-porter Jennyfer, sortie d’une période de redressement judiciaire en juin 2024, va finalement demander sa mise en liquidation judiciaire, a fait savoir la direction, mercredi 30 avril.
« L’explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable, a-t-elle précisé à l’Agence France-Presse. Notre pensée profonde et sincère va à l’ensemble des équipes mobilisées depuis des années avec passion, créativité et engagement. »
D’après un communiqué de la fédération CGT-Commerce et services diffusé mercredi, « les salariés ont été mis au courant de la situation » dans la matinée. « La direction, avec la complicité de l’Etat, va supprimer les 999 emplois de l’entreprise », déplore le syndicat. « Cette annonce violente et brutale plonge les salariés dans une situation très précaire », ajoute-t-il, jugeant que l’Etat aurait dû « garantir une vigilance » après plusieurs plans sociaux.
La marque, fondée en 1984, comptait, à la mi-2024, 220 magasins en France et 80 à l’étranger. Elle revendique environ 250 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
Placée en redressement judiciaire en juin 2023 en raison de l’« augmentation soudaine des coûts », ajoutée à « une inflation galopante », elle avait déclaré en être sortie il y a moins d’un an, en annonçant « un investissement initial de 15 millions d’euros » et « l’arrivée d’un nouvel actionnaire ». Entre-temps, un plan de sauvegarde de l’emploi s’était soldé par la suppression de 75 postes, dont 60 au siège et 15 dans les entrepôts, sans fermeture de magasins.
L’entreprise avait un temps essayé de se relancer via une nouvelle identité de marque, « Don’t Call Me Jennyfer », qui n’avait pas prise auprès des clients. Elle était finalement revenue en 2024 à son nom historique, Jennyfer.
Son nouveau directeur général, Yann Pasco, avait déclaré en avril 2024 vouloir « préserver l’ADN de Jennyfer », qui représentait selon lui 15 % de part de marché chez les 10-14 ans, et vouloir « élargir la cible de clientèle » en s’adressant aux 15-19 ans et aux 20-24 ans.