C’était un des grands guitaristes du Mali, « un guitariste inouï », a salué le chanteur Matthieu Chedid, en apprenant la mort d’Amadou Bagayoko, survenu dans une clinique de Bamako, sa ville natale, vendredi 4 avril, des suites d’une maladie. « Il était souffrant depuis un certain temps », avait déclaré sans autre précision son beau-fils, Youssouf Fadiga. Guitariste et chanteur, Amadou Bagayoko avait 70 ans, il formait avec son épouse, la chanteuse Mariam Doumbia, le duo Amadou et Mariam. A l’annonce de sa disparition, les témoignages ont afflué sur les réseaux sociaux. Anonymes ou émanant d’artistes célèbres de la scène musicale internationale : le chanteur sénégalais Youssou N’Dour, la star congolaise Fally Ipupa, qui travaillait actuellement avec le couple, ou encore le claviériste et chanteur malien Cheick Tidiane Seck.
Nés tous les deux à Bamako, issus de familles originaires de la région de Sikasso, à la frontière du Burkina Faso, Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia formaient le couple le plus célèbre du Mali. Tous les deux non-voyants, ils se rencontrent à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, où ils suivent des cours de braille. Ils ont alors une vingtaine d’années (Amadou est de quatre ans l’aîné de Mariam). Elle adore chanter ce qu’elle entend à la radio (Sheila, Sylvie Vartan, Dalida, Johnny Hallyday…) et, dans les mariages, les chansons de vedettes maliennes. Sans envisager encore une carrière de chanteuse. Lui, fils de maçon, est musicien. Un chemin qu’il a choisi dès l’âge de 13 ans, en apprenant que son opération d’une cataracte congénitale et d’un trachome avait échoué, qu’il ne recouvrerait plus la vue.
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