La chanteuse lyrique Béatrice Uria-Monzon est morte à 61 ans des suites d’une longue maladie, samedi 19 juillet, à son domicile de Saint-Hilaire de Lusignan (Lot-et-Garonne). Pour les lyricomanes, « B.U.M. » restera à jamais la Carmen la plus éloignée des canons du rôle et pourtant la plus authentique de la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, tirer sa révérence alors que l’on célèbre le 150e anniversaire de l’opéra de Georges Bizet qui la révéla en 1993, pourrait être considéré comme l’ultime pied de nez fait aux conventions par la « furia Béa » en dépit de la tristesse relayée sur les réseaux sociaux par des personnalités telles que l’ancienne ministre de la Culture Roselyne Bachelot ou le ténorissimo français Roberto Alagna. Mezzo-soprano d’anthologie à ses débuts, Béatrice Uria-Monzon a achevé sa carrière dans le registre d’une soprano dramatique tout aussi fascinante.
Béatrice Uria-Monzon naît le 28 décembre 1963 à Agen (Lot-et-Garonne) au confluent de deux cultures. Espagnole par son père, le peintre Antonio Uria-Monzon, et française, par sa mère, Anne-Marie Diar, petite-fille du fondateur de la clinique Saint-Jean à Agen. Elle grandit au sein d’une famille nombreuse (quatre sœurs et un frère) en pratiquant la guitare classique sans montrer de disposition particulière pour la musique jusqu’au baccalauréat. Plus précisément, jusqu’à la préparation de son second baccalauréat. En effet, reçue une première fois à l’examen sans trop savoir que faire de son diplôme, Béatrice Uria-Monzon « repique » une année de terminale au lycée Saint-Jean de Nectoure d’Agen dans la perspective d’ajouter un autre « bachot » à sa panoplie.
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