![](https://i0.wp.com/img.lemde.fr/2024/05/15/661/0/2530/1686/1440/960/60/0/97db7d2_1715777914299-000-hkg5081395.jpg?w=1200&resize=1200,0&ssl=1)
Il avait joué avec des vedettes du rock et de la pop, Stevie Wonder (en 1972 et 1973), David Bowie (lors du Diamond Dogs Tour, en 1974, sur l’album Young Americans, en 1975…), Bruce Springsteen (sur l’album Born to Run, en 1975), le groupe Steely Dan (l’album Gaucho, 1980) Eric Clapton, Billy Joel, Aretha Franklin, Sting…, avait inscrit dans bien des mémoires le motif mélodique au saxophone alto de la musique des épisodes 2, 3 et 4 des films policiers de la série L’Arme fatale avec Mel Gibson et Danny Glover.
Et dans le jazz, il avait été l’un des membres de haut vol des formations du merveilleux compositeur et chef d’orchestre Gil Evans, travaillé avec les guitaristes Larry Coryell, John McLaughlin, John Scofield, les bassistes Jaco Pastorius et Marcus Miller, les frères Michael (saxophone) et Randy (trompette) Brecker, avec Miles Davis en 1986 à Montreux…
La liste pourrait s’étendre à des dizaines d’autres collaborations et à d’innombrables séances d’enregistrement. A laquelle ajouter une discographie de près d’une trentaine d’albums en leader.
Le saxophoniste et compositeur américain David Sanborn est mort, dimanche 12 mai, à Tarrytown (Etat de New York) « des suites d’un long combat contre un cancer de la prostate », diagnostiqué en 2018, comme il a été précisé sur les différents comptes de ses réseaux sociaux. En dépit de sa maladie, il continuait de se produire sur scène et avait même des « concerts prévus pour 2025 ». Il était âgé de 78 ans.
Né à Tampa (Floride) le 30 juillet 1945, David Sanborn avait contracté la polio à l’âge de 3 ans, la maladie touchant ses poumons et paralysant partiellement l’un de ses bras et l’une de ses jambes. La pratique du saxophone, traitement thérapeutique conseillé par ses médecins à son adolescence, va se transformer en passion à l’écoute de musiciens de jazz qu’il citera souvent comme l’ayant marqué (les altistes Hank Crawford, Jackie McLean… dans les années 1970, Julius Hemphill, dont il sera l’un des élèves). Il obtient, à partir de 1959, ses premiers engagements au sein d’orchestres de blues et de rhythm and blues (dont ceux des guitaristes Little Milton et Albert King).
Au début des années 1960, il étudie la musique sérieusement (composition, arrangement, instrument) à la Northwestern University d’Evanston (Illinois), joue ici et là. Il est engagé en 1967, et jusqu’en 1971, au sein du Paul Butterfield Blues Band, dirigé par le chanteur et harmoniciste.
En 1973, le tubiste Howard Johnson conseille à Gil Evans d’intégrer Sanborn à son orchestre. Il y restera jusqu’en 1978 (Svengali en 1973, The Gil Evans Orchestra Plays the Music of Jimi Hendrix, 1974, There Comes a Time, 1976), jonglant avec un emploi du temps fort fourni. Il y brille par son lyrisme, poussant le son de l’alto vers la raucité, un phrasé plein d’idées dans les improvisations lors des concerts. Avec Evans, s’il joue à l’occasion du soprano et de la flûte, c’est bien à l’alto que le son de Sanborn, dans une manière vocale, avec des poussées vers le plus aigu, des éléments venus du blues et de la soul, est identifiable dès les premières secondes.
Il vous reste 29.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.