Pierre Sorlin a été un des artisans du renouvellement des études du champ cinématographique. Grâce à ses travaux, le cinéma devient un nouvel objet à problématiser. Né à Bourg-en-Bresse, le 19 août 1933, agrégé d’histoire en 1955, il fut, avec Marc Ferro (1924-2021), Annie Goldmann (1931-2020) et Michèle Lagny (1938-2018), un des représentants significatifs du courant cinéma et histoire en France. Il est mort le 19 janvier, à Paris.
Après avoir commencé sa carrière universitaire comme historien de l’époque contemporaine, publiant dans les années 1960 des ouvrages comme La Société soviétique 1917-1964 (éd. Armand Colin, 1964) ou encore L’Antisémitisme allemand (Flammarion, 1969), Pierre Sorlin s’intéresse ensuite essentiellement aux rapports entre cinéma et historiographie. Il théorise l’usage du document audiovisuel comme outil de compréhension essentielle du XXe siècle à une époque où l’archive écrite restait sacralisée par les historiens. En parallèle, il conçoit et réalise toute une série de documentaires, fondée sur des archives audiovisuelles (La Révolution française, L’Affaire Dreyfus, Le Front populaire).
Il vous reste 78.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.