Il fut un dirigeant discret mais il aura profondément marqué de son empreinte l’économie de l’Inde et au-delà. L’ancien premier ministre Manmohan Singh, à la santé fragile depuis quelques années, est mort jeudi 26 février, à l’âge de 92 ans. Eminent économiste, membre du Parti du Congrès, la formation des Nehru-Gandhi, il fut le premier et seul sikh à occuper cette fonction à ce jour. Il a dirigé l’Inde durant deux mandats, de 2004 à 2014. Il n’avait pris sa retraite de parlementaire qu’en avril 2024. Son legs est immense.
Son successeur, Narendra Modi, a salué sa « sagesse et son humilité ». Manmohan Signh était tout son contraire. Né avant la partition de 1947, à Gah, dans un village du Penjab, dans le futur Pakistan, il était d’origine modeste mais intégra les plus grands établissements scolaires britanniques, Cambridge et Oxford. Humble, ouvert, il fut, sans doute, le dirigeant le plus instruit de l’Inde.
L’économiste est arrivé au sommet de l’Etat presque par accident. Sonia Gandhi, la veuve de Rajiv Gandhi, dirigeait le Parti du Congrès et aurait dû naturellement devenir première ministre après la victoire du vieux parti de l’indépendance aux élections de 2004. Mais une virulente campagne menée par le Bharatiya Janata Party (BJP) contre « l’étrangère », la menace de l’opposition de boycotter sa séance d’investiture et des réticences au sein même de son parti l’avaient conduite à renoncer. Italienne, cette femme a épousé l’Inde quand elle s’est mariée à Rajiv Gandhi et avait repris le flambeau quand son mari fut assassiné le 21 mai 1991 par un commando suicide des Tigres tamouls du Sri Lanka.
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