Rondeurs épicuriennes, regard brun chaud et voix fondante, Pierre Audi portait sur lui l’hédonisme de ce sud méditerranéen dont il était originaire. Le metteur en scène libano-britannique d’expression française et directeur d’opéras est décédé samedi 3 mai, à l’âge de 67 ans, dans un hôtel de Pékin, ville où il préparait la venue prochaine de Siegfried et du Crépuscule des dieux de Wagner, récemment montés au Théâtre royal de La Monnaie, à Bruxelles. Il avait accepté le généreux défi de compléter « La Tétralogie » initiée par Romeo Castellucci, après que celle-ci avait été abandonnée pour raisons financières.
En cinquante ans, l’actuel directeur du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence avait programmé plus de 450 productions, réalisé plus d’une bonne centaine de mises en scène : le monde de la musique et de l’art perd avec lui l’une de ses figures les plus prolixes et attachantes, un défenseur, parmi les plus acharnés, de la liberté de penser et d’entreprendre.
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