Il s’appelait Rei del Causse. Un nom choisi en hommage aux plateaux calcaires du sud du Massif central, où il avait été lâché dans le cadre d’un programme de sauvegarde du gypaète barbu, le plus grand rapace d’Europe. Le 20 janvier, la balise GPS dont l’animal est équipé, qui mesure aussi sa température, envoie des signaux de détresse. Une équipe est rapidement dépêchée sur place. L’oiseau de 3 ans est retrouvé mort, avec le bas du corps amputé. « Tout le bassin : les pattes et la queue avaient disparu », explique Pascal Orabi, coordinateur du programme Life Gyp’act de réintroduction du gypaète barbu en France.
Des examens ont rapidement été menés pour comprendre les circonstances de la mort. Aucun plomb de chasse n’a été détecté et toutes les analyses se sont révélées négatives. « L’oiseau était en bonne santé, indique le chargé de mission. Sauf découverte de nouveaux éléments sur le terrain, il est peu probable que la cause exacte de son décès soit, un jour, établie. Le mystère reste entier. »
Le gypaète barbu, surnommé le « casseur d’os » en raison de sa manière de briser les os d’animaux morts pour s’en nourrir, est considéré comme « quasi menacé » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature à l’échelle mondiale et européenne. Au XIXᵉ siècle, il disparaît presque totalement du Vieux Continent. Victime de la peur et des croyances populaires – on l’accusait à tort d’attaquer les troupeaux ou même d’enlever des enfants –, il est pourchassé et abattu.
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