Lors de ses vœux du 22 janvier, devant 400 personnes réunies à l’Athénée municipal de Bordeaux, Nicolas Florian se déclarait « prêt et disponible pour incarner le changement », ne cachant pas ses ambitions pour les élections municipales de 2026. Ancien maire de Bordeaux de mars 2019 à juillet 2020 – il était entré en fonctions à la suite de la démission d’Alain Juppé, parti siéger au Conseil constitutionnel –, l’élu Les Républicains (LR) était, depuis son échec en 2020 face à l’écologiste Pierre Hurmic, conseiller municipal d’opposition, conseiller régional et métropolitain. Il est mort brutalement, ce 26 janvier, à l’âge de 55 ans, victime d’un accident vasculaire cérébral survenu deux jours plus tôt.
Né le 29 mars 1969 à Marmande (Lot-et-Garonne), cet amateur de rugby s’engage tôt en politique. A 23 ans, diplômé en droit des affaires, il devient l’assistant parlementaire de Jean-Claude Barran, député Rassemblement pour la République (RPR) de la 3e circonscription de la Gironde. Gaulliste et membre du RPR, Nicolas Florian s’engage, à 26 ans, au conseil municipal de la ville de Villenave-d’Ornon (Gironde), près de Bordeaux, où il a grandi et réside, avant de devenir adjoint au maire, Patrick Pujol (divers droite). En parallèle de ses débuts de carrière politique, Nicolas Florian est chargé de communication puis secrétaire général du groupe de promotion immobilière Pichet.
Proche d’Alain Juppé, son mentor rencontré en 1995, il marchera dans ses pas tout au long de sa carrière politique, impressionné par la stature de l’homme d’Etat et ses projets pour Bordeaux. D’abord aux élections législatives de 2012 : Alain Juppé l’encourage à briguer la circonscription du centre mais il échoue face à la socialiste Michèle Delaunay. Une nouvelle tentative, cette fois en 2017, dans la 1re circonscription de la Gironde, le fera perdre face à la vague macroniste qui déferle sur l’ensemble de l’Hexagone.
En parallèle de ces tentatives aux législatives, il intègre, en 2014, la liste d’Alain Juppé lors des élections municipales et rejoint son équipe en tant qu’adjoint aux finances de la ville. En février 2019, après la démission surprise de son mentor, Nicolas Florian est propulsé maire, poussé, une fois de plus, par l’ancien édile bordelais. En pleine crise du Covid-19, le nouveau maire tente alors d’imposer sa marque, plus consensuelle que celle affichée par Alain Juppé, mais toujours suivie de près par son ombre portée.
« Un Républicain de dialogue »
Mais lors des élections municipales de 2020, l’arrivée dans la course du candidat macroniste Thomas Cazenave accélère sa candidature. Nicolas Florian, maire sortant, est investi par Les Républicains et soutenu par le MoDem. A la surprise générale, les deux hommes s’entendent et s’allient en vue du second tour. Mais ils échouent face au conseiller municipal d’opposition, l’écologiste Pierre Hurmic, qui fait basculer la municipalité, dirigée par la droite depuis sept décennies. L’échec est cuisant pour Nicolas Florian, soutenu, tout au long de sa campagne, par un Alain Juppé qui ne cache pas sa déception de voir échouer celui qu’il avait désigné pour lui succéder.
Cet échec, s’il est de taille pour Nicolas Florian, ne lui fera pas perdre de vue son engagement envers Bordeaux et l’action publique. Celui dont « le grand sens de l’engagement au service des Bordelaises et Bordelais » et la détermination ont été salués par Pierre Hurmic dans un communiqué publié ce 26 janvier ne s’avoue pas vaincu. En 2021, sa liste ne parvient pas à remporter la région Nouvelle-Aquitaine face au président socialiste sortant, Alain Rousset. Mais Nicolas Florian poursuit sa quête contre vents et marées. En octobre 2024, il rejoint l’alliance métropolitaine des deux groupes d’opposition, Renouveau Bordeaux Métropole présidé par Thomas Cazenave (Renaissance), et Métropole Commune(s), le groupe de Patrick Bobet (LR). Avec l’objectif de préparer le terrain pour les municipales de 2026, pour lesquelles Nicolas Florian n’a jamais caché son ambition.
Depuis l’annonce de son décès dimanche en fin d’après-midi, les hommages de tous bords politiques se succèdent. Alain Rousset décrit un « un élu régional impliqué, un président de la commission des finances pragmatique, toujours à l’écoute, un Républicain de dialogue » et garde en mémoire « sa personnalité curieuse et chaleureuse, à la fois d’expérience et en devenir. Aujourd’hui, et pour les jours à venir, c’est l’ensemble du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine qui est en deuil ». Ce lundi matin, les drapeaux de la ville de Bordeaux sont en berne, a annoncé la municipalité.
29 mars 1969 Naissance à Marmande (Lot-et-Garonne)
2010 Election au conseil régional d’Aquitaine
2019-2020 Maire de Bordeaux
26 janvier Mort à Bordeaux