Personne ne l’ignore aujourd’hui : Donald Trump ne voit souvent dans les femmes que d’agréables « faire-valoir » se tenant silencieusement au bras de leur mari. Lors de son discours de victoire prononcé en Floride à la suite de sa réélection, le 5 novembre, le mari de la sculpturale Melania, connu pour ses nombreuses sorties sexistes, n’a pas manqué de faire applaudir sur scène le physique d’Usha Vance, « absolument remarquable et belle » épouse de son vice-président élu, J. D. Vance.
Celle qui s’apprête, à 38 ans, à devenir l’une des plus jeunes Second Lady des Etats-Unis et la première Indo-Américaine à occuper ce rôle a pourtant longtemps brillé par ses seuls mérites intellectuels, en tant qu’avocate surdiplômée réputée progressiste qui a fini par épouser la trajectoire conservatrice de son mari.
La première rencontre entre Usha Chilukuri, son nom de naissance, et J. D. Vance date de l’automne 2010, au sein de la prestigieuse faculté de droit de Yale (Connecticut). Les étudiants, que seules deux années séparent, se retrouvent à plancher dans le même groupe de travail sur « le déclin social de l’Amérique blanche ».
Ils ont a priori peu en commun. Lui est un vétéran de la guerre d’Irak, enfant d’une famille pauvre et dysfonctionnelle d’origine irlando-écossaise de l’Ohio, élevé par ses grands-parents. Elle est une fille d’immigrés arrivés du sud de l’Inde qui a grandi avec sa mère microbiologiste et son père ingénieur dans la banlieue de San Diego, en Californie.
Dans un journal monté par les élèves de Yale et exhumé par le New York Times, Usha Chilukuri est classée dans le « top 50 » des plus beaux élèves de l’université. Un petit portrait lui est consacré, elle y est décrite en « femme de gauche », dont les préférences vont aux hommes du bord politique opposé. « Par le passé, la plupart de ses amoureux étaient grands, beaux et conservateurs », relève l’article, qui vante son sourire « aussi lumineux que le soleil de San Diego ». Vance et Chilukuri forment bientôt un couple inséparable, au point que leurs camarades les surnomment « Judusha », contraction de « JD » et d’« Usha ». Usha Vance est « le mélange de toutes les qualités qu’un être humain peut avoir : brillante, travailleuse, grande et belle », écrira J. D. Vance dans Hillbilly Elegy (Globe, 2016) à son propos, pour expliquer son coup de foudre.
Enregistrée comme démocrate
Ils se marient dans le Kentucky, en 2014. Deux cérémonies distinctes sont organisées. J. D. Vance, catholique converti sur le tard – il se fera baptiser en 2019 –, accepte de recevoir, habillé en costume hindou traditionnel, la bénédiction d’un brahmane.
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