C’est un précieux témoignage de l’imbrication du pouvoir et des sciences au XVIIe siècle. Sur un tableau peint par Henri Testelin, les membres de l’Académie royale des sciences sont présentés, en 1666, à Louis XIV par Jean-Baptiste Colbert, alors conseiller général des finances. Autour du Roi-Soleil et de l’élite savante de l’époque, le peintre a représenté horloge, plans maritimes, globes terrestre et céleste et traités scientifiques. Autant de symboles du pouvoir conféré au monarque par la maîtrise des mesures et des contours du monde.
Si la scène qui figure sur cette peinture est fictive, l’intérêt de Louis XIV pour l’activité scientifique durant son règne est, elle, bien réelle. Peu après la création de la Royal Society de Londres, en 1660, il fonde à son tour une académie pour faire rayonner sa puissance. L’idée lui vient de son ministre Colbert : « Il veut financer la recherche pour développer le commerce et l’économie, exalter la monarchie louis-quatorzienne et mettre sous contrôle la vie intellectuelle du royaume », explique Simone Mazauric, historienne des sciences honoraire à l’université de Lorraine.
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