La nef du Grand Palais est prête pour les Jeux olympiques (JO). Après trois ans d’un chantier mené tambour battant, Paris 2024 a investi ce volume grandiose où se tiendront à partir de fin juillet les épreuves d’escrime et de taekwondo. Les travaux ont pris un léger retard dans les galeries attenantes, mais, fin mai, tout sera fini, assure Daniel Sancho, le directeur du projet pour la Réunion des musées nationaux (RMN), maître d’ouvrage de la vaste opération de réhabilitation du Grand Palais. « Ce sera largement suffisant pour mettre en place les aménagements requis dans ces espaces qui vont accueillir les salles d’entraînement et de pré-échauffement, la salle pour les tests antidopage, les installations du PC sécurité… ».
Une fois l’événement terminé, le chantier débutera sa dernière phase, qui conduira à la réouverture des galeries nationales (livraison prévue pour juin 2025) et du Palais de la découverte (en 2026). Sur le plan architectural, l’enjeu de l’opération est déjà pleinement perceptible. Il s’agit avant tout de révéler à lui-même ce joyau de la Belle Epoque que fut le Grand Palais au moment de son inauguration, en 1900, dans le cadre de l’Exposition universelle.
Retrouver le faste d’antan
Emblématique du style Beaux-Arts, au même titre que le Petit Palais qui lui fait face ou que le pont Alexandre-III, deux édifices eux aussi conçus pour l’Exposition universelle de 1900, ce Grand Palais est un drôle de monument. Un agencement asymétrique de trois bâtiments distincts, mais reliés les uns aux autres (la nef, le palais d’Antin, où s’est installé en 1936 le Palais de la découverte, et le « bâtiment intermédiaire »), dont la conception a nécessité la collaboration de pas moins de quatre architectes (Henri Deglane, Louis-Albert Louvet, Albert Thomas et Charles Giraud). Il a traversé deux guerres, résisté à un incendie, à un projet de démolition, ainsi qu’à la baisse du niveau du lit de la Seine, qui mit un temps en péril ses fondations…
Diverses campagnes de travaux ont permis de le maintenir en activité, mais, en cent vingt ans d’existence, le décorum a pris du plomb dans l’aile. Nonobstant sa verrière fabuleuse – la plus grande d’Europe à ce jour encore –, l’édifice s’est mué progressivement en un obscur capharnaüm dont la composition est devenue peu à peu illisible. Retrouver le faste d’antan et rendre sa cohérence au lieu étaient ainsi les deux grands axes du projet, qui visait par ailleurs à mettre le bâtiment aux normes et à en faire une machine performante, adaptée aux besoins et aux usages de la période actuelle.
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