Ursula von der Leyen a beau être la première femme présidente de la Commission, elle pourrait présider un nouveau collège de commissaires bien peu paritaire. Si les candidats présentés par les Etats membres sont confirmés par le Parlement européen à l’automne, cet exécutif communautaire compterait le plus faible nombre de femmes depuis 2004 et la Commission présidée par le Portugais José Manuel Barroso, avec sept femmes sur vingt-sept commissaires. Très loin de la parité espérée par l’ancienne ministre d’Angela Merkel, alors qu’on compte treize femmes dans la commission sortante.
Vendredi 30 août était officiellement le dernier jour pour que les Etats membres soumettent leurs candidats pour un poste de commissaire. Avant cette date, seules l’Italie, la Belgique et la Bulgarie n’avaient pas encore officiellement fait leur choix, même si leur orientation est connue. Rome devait nommer vendredi son ministre des affaires européennes, Raffaele Fitto, comme l’a assuré jeudi Antonio Tajani, le ministre des affaires étrangères. Le gouvernement belge hésitait encore vendredi matin entre reconduire Didier Reynders et proposer sa ministre des affaires étrangères, Hadja Lahbib. Enfin, Sofia, sans gouvernement, proposerait deux candidats possibles, un homme et une femme.
Sofia et éventuellement Bruxelles devraient être les seules capitales à répondre positivement à la demande d’Ursula von der Leyen, qui avait souhaité que chaque Etat membre lui soumette deux personnalités afin qu’elle puisse composer un collège paritaire. Seuls les Etats désirant reconduire leur commissaire actuel pouvaient déroger à cette règle, à l’image de la France, qui veut conserver Thierry Breton.
Ce souhait a été néanmoins largement ignoré des capitales, malgré l’insistance de la présidente de la Commission. « Le traité de l’Union européenne indique que chaque pays doit proposer un candidat, pas deux », a répondu, jeudi 29 août, Micheal Martin, le vice-premier ministre irlandais, pour justifier le choix d’envoyer à Bruxelles le ministre des finances, Michael McGrath.
Casse-tête
L’essentiel des autres pays a également refusé de proposer deux noms, privilégiant pour la plupart un candidat masculin, à l’image de la Roumanie, avec l’eurodéputé Victor Negrescu, de la Grèce de Kyriakos Mitsotakis, un allié politique d’Ursula von der Leyen, qui a désigné Apostolos Tzitzikostas, aujourd’hui au Comité européen des régions, ou de l’Autriche, qui a choisi son ministre des finances, Magnus Brunner. Quant aux pays qui envoient régulièrement des femmes à Bruxelles, comme le Danemark, les Pays-Bas, le Luxembourg ou la République tchèque, ils ont cette fois opté pour des hommes politiques.
Il vous reste 48.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.