Le premier ministre néo-zélandais a demandé pardon, mardi 12 novembre, aux centaines de milliers de personnes victimes de violences alors qu’elles étaient prises en charge par l’Etat, et reconnu les « souffrances inimaginables » provoquées dans des foyers pour enfants et hôpitaux psychiatriques.
Quelque 200 000 Néo-Zélandais en position de vulnérabilité ont subi ces violences à partir des années 1950, selon une enquête publique, diffusée en juillet, qui a qualifié le phénomène de « catastrophe nationale inimaginable ». Des soignants rattachés à l’Eglise ont agressé sexuellement des enfants, des mères ont été contraintes de confier leurs enfants à l’adoption et des patients jugés pénibles ont subi des traitements par électrochocs, attachés à leur lit.
Christopher Luxon, le chef du gouvernement néo-zélandais, a présenté des excuses au nom des gouvernements successifs ayant fermé les yeux sur ces événements.
« Je suis désolé que personne ne vous ait crus lorsque vous êtes venus signaler » ces violences, a déclaré le dirigeant face au Parlement de son pays. « Certains d’entre vous penseront peut-être que mes mots ne valent pas grand-chose après tant de temps et de souffrances. Mais j’espère qu’aujourd’hui, avec ces excuses et la reconnaissance de votre fardeau, [celui-ci] deviendra un peu plus léger chez certains d’entre vous », a ajouté M. Luxon.
« Souffrances inimaginables »
Le premier ministre a évoqué le cas de l’hôpital psychiatrique de Lake Alice, situé dans le nord rural, théâtre de stérilisations à l’insu des victimes, d’expériences médicales contraires à l’éthique et de punitions par électrochocs. « A ceux d’entre vous qui ont été torturés à Lake Alice – jeunes, seuls, et sujets à des souffrances inimaginables – je suis profondément désolé. »
De nombreuses victimes ont fait part d’un traumatisme persistant ayant pu conduire à des problèmes d’addiction. D’après les conclusions de l’enquête, une partie de ces violences ont été mêlées au racisme envers le peuple autochtone maori.
« Une fois pris en charge, les survivants maoris ont fait l’expérience de traitements plus durs » que les autres, avait indiqué en juillet Arrun Soma, principal consultant pour ces investigations.
Ce travail lancé en 2018 a émis 233 recommandations que le Premier ministre a promis d’examiner.