La filière des équipementiers automobiles va mal. Dans toute la France, une soixantaine de plans sociaux sont en cours, avec 7 300 suppressions de postes engagées depuis janvier 2024. La Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV), qui la représente, a souhaité alerter sur ces difficultés lors d’une conférence de presse, mardi 8 avril.
Elle ne cherche pas à rendre le président des Etats-Unis, Donald Trump, et ses droits de douane responsables de sa déroute. Jean-Louis Pech, président de la FIEV et PDG d’Actia Group, une PME de composants électroniques, le dit très honnêtement : « Les droits de douane américains vont ajouter de la peine à la peine, en pénalisant les exportations de 600 000 voitures, essentiellement allemandes. C’est un problème, mais ce n’est pas cela qui met la filière en péril. » En péril, elle l’est pourtant. Trois études inquiétantes le montrent.
Les fournisseurs de constructeurs automobiles – 130 groupes – emploient actuellement en France 56 000 personnes, sur 300 sites industriels. Les effectifs étaient encore de 114 446 en 2007. Ce sont eux qui produisent 85 % du prix de revient d’une voiture, que la marque conçoit et assemble. Et ils sont confrontés depuis vingt ans à un effondrement de leur marché. « L’Europe est passée de 20 % de la production automobile mondiale en 2005 à 9 % en 2024. Aux mêmes dates, la France est passée de 5,5 % à 1,5 % », constate Jean-Louis Pech. Quant au solde commercial de la filière, encore légèrement positif en 2015, il affiche un déficit de 6 milliards d’euros en 2024, auquel il faudrait ajouter 2 milliards d’euros d’importation de batteries.
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