C’est la plus ancienne affaire terroriste française à ne pas avoir été jugée. Près de quarante-trois ans après l’attentat de la rue des Rosiers, dans le quartier du Marais, à Paris, qui avait causé six morts et vingt blessés dans et autour du restaurant juif Jo Goldenberg, le 9 août 1982, la perspective d’un procès se précise. Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis, mercredi 9 juillet, le renvoi devant les assises de six hommes, dont un seul, Walid Abou Zayed (alias Souhail Othman), est en détention provisoire et un autre, Hazza Taha, sous contrôle judiciaire. Les quatre manquants, qui vivent en Cisjordanie, en Jordanie ou au Koweït, sont sous mandat d’arrêt. Le PNAT relève que d’autres personnes ont pu être impliquées « à divers degrés » mais certaines sont décédées, à commencer par la grande figure du terrorisme palestinien des années 1980, Abou Nidal, mort en 2002 à Bagdad, tandis que les charges se sont révélées insuffisantes pour d’autres.
Le PNAT attribue l’attentat à l’organisation palestinienne dissidente d’Abou Nidal (Sabri Al-Banna de son vrai nom), le Fatah-Conseil révolutionnaire, basée en Irak jusqu’en 1983 puis en Syrie de 1983 à 1987, et enfin en Libye. Elle avait été très tôt soupçonnée par les enquêteurs français en raison de la similitude des armes employées rue des Rosiers, dont une grenade militaire numérotée, et lors d’attentats visant des cibles juives ou israéliennes à la même époque à Vienne, Londres, Bruxelles, Rome, Madrid ou Athènes.
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