Au pied du phare du cap Fréhel (Côtes-d’Armor), le terrain inégal recouvert d’ajoncs ressemble à une lande inhospitalière ; il ne viendrait à l’esprit de personne d’y mettre les pieds. Pourtant, en 2018 encore, se tenaient à cet endroit 150 places de parking. Les photos aériennes des décennies passées montrent un littoral terreux et râpé, envahi par les cars de tourisme et les voitures qui roulaient en pente douce jusqu’à La Fauconnière, restaurant assis sur une falaise surplombant la Manche. Le bâtiment a été démoli pour laisser place à une terrasse d’observation des oiseaux. De là, on distingue parfaitement, sur les îlots rocheux dominant la mer, guillemots, mouettes, goélands et même deux pingouins. Le cap Fréhel, où la lande était autrefois écrasée par les roues des véhicules, est redevenu un site naturel.
Une prouesse pour une terre qui accueille 800 000 visiteurs par an. En ce lundi ensoleillé de la fin avril, presque un millier de personnes profitent du site. Une affluence dense, mais incomparable avec la foule qui déferle les week-ends prolongés ou lors des vacances d’été. Lors du passage, au large, de la Route du rhum, qui élance tous les quatre ans ses voiliers de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), jusqu’à 30 000 personnes se pressent sur les falaises en un week-end.
Pour accéder au phare, il faut désormais stationner sur un parking et marcher 200 mètres sur un chemin de terre qui serpente entre les ajoncs, borné par deux filins métalliques. L’ancienne route, fermée par une barrière mobile, n’a pas été condamnée. Les visiteurs en fauteuil roulant ou en poussette peuvent l’emprunter. Une petite file d’attente s’est formée au pied de l’horodateur, pour s’acquitter du paiement, 3 euros les trois heures.
Venir autrement qu’en voiture
Il vous reste 85.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.