Au bout d’une enquête qui aura duré plus de huit années, la police belge a mis au jour un gigantesque réseau sino-belge de prostitution qui aurait exploité un millier de jeunes Chinoises au total. A Gand, la chambre du conseil a, le 10 juin, renvoyé vers un tribunal correctionnel 38 prévenus qui seront jugés à l’automne notamment pour trafic d’êtres humains, proxénétisme, blanchiment, faux et usage de faux et appartenance à une organisation criminelle.
La justice n’a, dans un premier temps, pas communiqué sur ce dossier baptisé « Lotus », considéré comme « l’un des plus importants de l’histoire judiciaire du pays » par une source policière. Il est désormais détaillé et révèle les secrets l’ampleur inédite de cette organisation. A partir d’une perquisition menée en juin 2017 à Anvers, les enquêteurs ont découvert une structure tentaculaire qui regroupait plusieurs « cellules » autonomes dirigées chacune par un chef et dotées de recruteurs, de chauffeurs, d’employés d’un centre d’appels devant organiser les rendez-vous, ainsi que de coursiers chargés de convoyer l’argent et de distribuer les préservatifs.
Myria, le Centre fédéral pour la migration, s’est constitué partie civile dans cette affaire qui n’est pas la première touchant à des réseaux étrangers de prostitution mais, à coup sûr, la plus spectaculaire. L’organisation démantelée ferait d’ailleurs partie d’un ensemble plus vaste, géré depuis une ville espagnole (sans doute Barcelone, selon le quotidien De Standaard qui a livré des détails sur l’affaire samedi 14 juin) et doté de ramifications en France, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en République tchèque.
Usage de la messagerie chinoise WeChat
La saisie des téléphones de deux prostituées lors de la perquisition d’Anvers, en 2017, avait indiqué qu’elles avaient été contraintes de travailler en Italie, en Pologne et en Slovaquie. Dans des appartements privés ou des locations AirBNB, ce qui permettait d’échapper aux contrôles de police.
Il vous reste 61.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.