Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les boulangers sont taxés sur les emballages de leurs produits. Cela concerne aussi bien le papier ou le plastique que les boîtes en carton.
Une équipe de TF1 a rencontré des artisans et leurs clients.
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Initiatives environnementales
« La prochaine fois, amenez votre sac en tissu ! » Depuis quelques semaines, dans la boulangerie Dudot de Metz, Sandrine incite les clients à apporter leurs sacs à pain. La raison : depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les boulangers sont taxés sur les emballages papier, plastique et carton qui protègent leurs produits. C’est un coup dur pour Mathieu Bénédic, le patron. « Ça va nous faire un coût à 6.000 euros annuels. C’est une taxe de plus. On a eu beaucoup d’augmentations, l’électricité, les matières premières, encore actuellement le chocolat qui monte en flèche », explique-t-il dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. Avant d’ajouter : « Je me tâtais à prendre un nouveau collaborateur, mais je pense que ça va être compliqué, du coup ».
Des clients mitigés
De leur côté, les clients soutiennent plutôt leur boulangerie. « Je trouve qu’on est taxés de plus en plus. C’est vraiment à vous dégoûter d’entreprendre », peste l’un d’eux. En revanche, une mère de famille y voit « plus d’écologie et de praticité ». Tout en redoutant « qu’il y ait encore une augmentation du pain ». Un habitué, qui utilise depuis plusieurs années un sac en tissu, est lui convaincu. « Parce que prendre un truc qu’on va utiliser cinq minutes, je ne trouve pas ça pertinent. C’est dommage. Du coup, j’évite une taxe au boulanger », lance-t-il.
Dans les faits, ce n’est pas si simple que ça. Le boulanger avait deux choix pour calculer cette taxe : soit effectuer une déclaration du nombre d’emballages remis aux clients en 2024 ; soit recourir au tarif simplifié. « C’est le nombre de clients journaliers qu’on multiplie par année et ça nous donne… C’est compliqué », admet Mathieu Bénédic. La contribution, dans ce cas, est fixée à 0,0075 euro par passage en caisse pour les boulangers pâtissiers. Moins d’un centime donc, mais qui est multiplié par les centaines de personnes qui viennent quotidiennement dans la boulangerie. Du coup, le montant devient conséquent.
Pour autant, il n’est pas question de le répercuter sur le prix de la baguette. Même si le boulanger doit désormais consacrer une partie de son temps devant l’ordinateur, car ils ont l’obligation de remplir une déclaration sur internet à chaque début d’année. Dans la boulangerie Dudot, le coût des emballages papier, carton et plastique représente 4% du chiffre d’affaires.