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Dans son plan consacré à l’orientation, la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, veut doubler le nombre de formations de « propédeutiques » proposées par les universités pour accueillir les jeunes susceptibles d’être en difficulté. La propédeutique a déjà connu sa période de célébrité qui mérite d’être rappelée avec ses objectifs et ses limites, même si elle n’a pas duré très longtemps.
Quelques années après la Libération, une année de propédeutique a été créée, en sciences (1947) puis en lettres (1948). Cette formation était suivie de deux années de licence. Elle avait été instituée pour permettre aux étudiants de s’adapter aux méthodes du supérieur et de choisir leur discipline. Mais on a vite estimé que leur encadrement laissait à désirer. En lettres, la propédeutique se divisait en deux sections : classique et moderne. En sciences, elle était structurée en trois sections : mathématiques générales et physique, mathématiques, physique et chimie, et sciences physiques, chimiques et naturelles.
Deux décrets en date du 22 juin 1966 signés par le ministre de l’éducation nationale Christian Fouchet modifient profondément la structure des enseignements littéraires et scientifiques à l’université et mettent fin à l’année de propédeutique. Le premier cycle littéraire, sanctionné par un diplôme universitaire d’études littéraires, est structuré désormais en neuf sections (l’histoire de l’art, la psychologie et la sociologie conquérant en particulier leur autonomie). Le premier cycle scientifique n’est plus accessible qu’aux bacheliers scientifiques. Il distingue désormais mathématiques et physique, physique et chimie, et biologie et géologie.
Problème de longue date
Dès novembre 1967, le ministre de l’éducation nationale Alain Peyrefitte se montre très préoccupé par les résultats en licence des universités françaises comparés, par exemple, à ceux du Royaume-Uni : avec deux fois plus d’étudiants, il y aurait deux fois moins de diplômés : « Tout se passe comme si l’université organisait un naufrage pour repérer les nageurs qui échapperont à la noyade. »
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