En quelques décrets, Donald Trump a sorti les Etats-Unis de l’accord de Paris, ouvert les vannes du gaz et du pétrole, asphyxié la recherche scientifique. Ce faisant, il a appuyé sur l’accélérateur du chaos climatique. Comment freiner le réchauffement ? A cette question, maintenant ancienne, il convient d’ajouter : comment allons-nous survivre au dérapage ? Dans ce monde qui s’ouvre, la question écologique requiert des choix forts, soutenus par la population, une planification et des moyens.
Or, que nous propose le Plan national d’adaptation au changement climatique, présenté le 10 mars par le gouvernement ? Il énonce, il constate, il alerte… mais il ne tranche rien. Il ne clarifie aucun des dilemmes auxquels nous allons faire face et ne prévoit aucun financement massif pour concrétiser ses propres objectifs. S’il souligne l’importance vitale d’une stratégie d’adaptation, il reste flou sur la planification réelle, avec une gouvernance trop faible et une absence de cadre juridique contraignant. Ajoutons à cela le manque de financements des collectivités et des dispositifs d’aides souvent inaccessibles aux ménages les plus précaires, et son application devient plus qu’incertaine.
Le coup d’accélérateur climatique est pourtant, lui, certain, et les collectivités locales se retrouvent bien seules, aux premières loges des conséquences. Ce sont elles qui devront gérer les vagues de chaleur meurtrières – celles de 2022 ont fait 11 000 morts –, les tensions sur les ressources en eau, la perte de productivité agricole, l’adaptation du bâti, la résilience des infrastructures.
La mission transpartisane Paris à 50 °C a identifié les mesures à engager dans la capitale, parmi lesquelles la végétalisation massive des rues, le remplacement du bitume par des sols perméables, la transformation des écoles en oasis végétales et en lieux de refuge, la préservation des friches urbaines comme réservoirs de biodiversité, la mise à l’abri des plus fragiles, ou encore un accès facilité aux lieux climatisés ou naturellement frais.
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