En 2023, Gabriel Attal, alors ministre de l’éducation nationale, avait annoncé, entre autres dispositions du « choc des savoirs », vouloir conditionner l’accès à la classe de 2de au fait de valider le brevet des collèges. La mesure est restée dans les cartons durant le ministère de Nicole Belloubet. Elle vient d’être reprise à son compte par sa successeure, Anne Genetet, qui cherche à relancer ces projets.
En l’état actuel de l’organisation du collège, l’obtention du diplôme national du brevet (le DNB) n’est pas nécessaire pour poursuivre ses études, même si un élève qui ne le valide pas peut demander à redoubler sa 3e. Le DNB repose actuellement sur une égalité d’importance entre le contrôle continu de la classe de 3e et sur un certain nombre d’épreuves écrites nationales passées en fin d’année scolaire.
En 2024, 85,6 % des élèves l’ont réussi, et 120 000 d’entre eux environ ne l’ont pas obtenu. Le DNB est censé valider le « socle commun » de connaissances et de compétences que les élèves devraient avoir atteint à la fin du collège. Cet objectif est discuté, notamment parce que l’organisation d’épreuves « classiques » ne correspond qu’imparfaitement aux objectifs posés par le socle.
La proposition qui a été avancée par Anne Genetet consiste, d’une part, à donner dès 2025 plus d’importance aux épreuves finales (au moins 60 % du total des points) et au contrôle des connaissances acquises par rapport aux compétences et à supprimer ce que l’on appelle les correctifs académiques. D’autre part, à orienter, à partir de 2027, les élèves défaillants vers une sorte de sas d’une année qui, on le sait, concernera surtout une orientation vers la voie professionnelle. Le seul moyen d’« éviter » le sas sera de choisir de faire un CAP. Cette année d’étude serait abritée et gérée par les lycées sans que l’on sache encore dans quelles conditions ni avec quels moyens. Autrement dit, en 2027, le DNB deviendra un sésame indispensable pour accéder à la classe de 2de.
Une classe de sas
Les principaux arguments avancés à l’appui de cette réforme sont le constat avéré d’un niveau très faible d’une partie des collégiens en classe de 4e et la nécessité d’éviter que ceux-ci accèdent au lycée dans de mauvaises conditions. Ils relèvent d’une rhétorique axée sur l’élévation du niveau. On rappelle ici que la quasi-totalité des élèves en difficulté au collège appartient à des milieux sociaux défavorisés et intègre une filière professionnelle en 2de.
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