Pour Valérie Pécresse, « ceux qui fraudent volent dans la poche de ceux qui paient ». Lors d’une conférence de presse, jeudi 13 février, la présidente de la région Ile-de-France s’est lancée comme objectif de diviser la fraude de moitié dans les transports.
Selon les données des transports franciliens, Ile-de-France Mobilités (IDFM) qu’elle préside, le manque à gagner atteint quelque 700 millions d’euros annuels, soit l’équivalent de 1 500 bus ou deux lignes de tramway.
Dans le détail, Valérie Pécresse a assumé de faire du « name and shame », égrainant un palmarès station par station et réseau par réseau. La station Château-Rouge (ligne 4, Paris 18e) arrive en tête, avec plus de 17 % de fraude alors que la moyenne dans le métro est de l’ordre de 5 %.
Ce qui est bien peu par rapport au bus où elle a explosé depuis la crise du Covid-19 – lors de laquelle les chauffeurs de bus ne vendaient plus de billets pour éviter toute contamination. En moyenne, 15 % des usagers du bus en Ile-de-France n’ont pas de billets du tout et 7,5 % n’ont pas validé leur carte en embarquant à bord comme l’exige la règle.
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Un geste pas aussi anodin qu’il n’y paraît puisque les opérateurs des lignes en délégation de service public sont en partie rémunérés au nombre de validations. Etant donné l’enjeu économique, ces entreprises qui ont emporté les marchés des bus dans la grande couronne de la banlieue parisienne sont de fait « incitées à mener des contrôles ». Résultat, la fraude a sensiblement baissé dans la plupart de ses réseaux.
Suffit-il de contrôler davantage pour la faire baisser ? C’est le point central de la stratégie de la région. Les contrôles seront longs et réguliers dans les stations et sur les lignes identifiées par la région avec quelque 500 agents qui mèneront des opérations de « contrôle continu ». Expérimentée sur la ligne Trappes – Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines), elles auraient permis de faire baisser la fraude de 13 % à 6 %.
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