Un baromètre publié ce jeudi par le ministère de l’Économie montre que la réindustrialisation de la France marque le pas.
En 2024, 114 usines ont ouvert dans le pays, mais 119 ont fermé.
En prenant en compte les extensions de site, le tissu industriel français a deux fois moins progressé qu’en 2023.
La réindustrialisation de la France a du plomb dans l’aile. La dynamique de réindustrialisation de l’Hexagone s’est nettement ralentie en 2024, selon le baromètre industriel de l’État, dévoilé ce jeudi 13 mars. Elle est même passée en terrain négatif pour la première fois depuis la création de cet indicateur, en 2022, en prenant en compte le seul solde net de nouvelles usines.
Ce baromètre, élaboré par les services du ministère de l’Économie, a recensé l’an dernier 114 ouvertures de nouvelles usines en France, alors que 119 usines ont fermé, soit un solde net de -5 usines. Si l’on y ajoute les variations significatives de sites industriels existants (152 « extensions significatives » et 58 « réductions significatives »), le solde total atteint +89 sites, soit moitié moins (-53%) qu’en 2023.
La tendance devrait se poursuivre en 2025
Parmi les secteurs porteurs en 2024, on trouve l’industrie verte et notamment les secteurs de l’énergie et de l’économie circulaire, mais aussi la santé et l’agroalimentaire, a indiqué le cabinet du ministre de l’Industrie Marc Ferracci. À l’inverse, sans surprise, l’automobile a souffert, tout comme les secteurs gourmands en énergie que sont la plasturgie et la mécanique, selon le baromètre.
« La réindustrialisation ralentit, mais elle se poursuit », souligne le ministère. Le cabinet du ministre explique ce ralentissement par « une conjoncture qui reste morose en France, mais aussi au niveau européen, voire mondial » et l’instabilité géopolitique, laquelle « génère de l’incertitude » pour les acteurs économiques, susceptible de « ralentir les décisions d’investissement structurantes ».
Un coup de frein que confirme un autre baromètre, celui du cabinet Trendeo, pour qui le solde net de créations d’emplois dans l’industrie est resté positif, mais a reculé de plus de 60% en 2024, à 31.223 emplois nets, contre 81.637 un an plus tôt. « D’autres indicateurs des services de l’État » prévoient pour 2025 « une poursuite de cette tendance » au ralentissement, indique le baromètre.