Dany Leprince a repris espoir, après trente ans à crier son innocence. La commission d’instruction de la Cour de révision des condamnations pénales a estimé, jeudi 23 janvier, sa requête recevable, et jugé, après quatre ans d’enquête, qu’elle présentait un fait nouveau et un élément inconnu de la cour d’assises, à l’époque du jugement, en 1997 : le dossier du quadruple crime de Thorigné-sur-Dué, dans la Sarthe, va ainsi être transmis, à la Cour de révision. L’étape est décisive, mais ce n’est qu’une étape. La cour va, à son tour, juger si un nouveau procès est nécessaire. Mais les révisions sont rarissimes : sur les 3 172 décisions rendues par la commission de révision entre 1990 et 2014, seules 85 affaires ont été renvoyées devant la cour, qui à son tour en a rejeté 33 et n’a prononcé que 52 annulations, soit 1,6 % du total.
Dany Leprince le sait bien. Une première commission de révision, après cinq ans d’une minutieuse enquête, avait estimé en 2010 qu’il y avait cinq éléments nouveaux, inconnus de la cour d’assises « de nature à faire naître un doute » sur sa culpabilité, au point de le remettre en liberté. La cour avait, un an plus tard, rejeté la requête et l’avait réincarcéré.
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