
Le nombre d’ours en Roumanie était jusqu’à présent estimé à 8 000. Ils sont désormais près de 13 000, selon un recensement présenté, jeudi 10 avril, par le gouvernement, qui appelle à assouplir les conditions d’intervention devant la multiplication des incidents.
« Pour la première fois dans l’histoire de la Roumanie, nous pouvons déterminer sur la base d’éléments scientifiques solides le nombre d’ours présents dans nos forêts », a déclaré le ministre de l’environnement, Mircea Fechet, lors d’une conférence de presse. Jusqu’à présent, on se contentait de recenser les marques laissées par des ours dans la neige ou la boue.
Mais un projet a été lancé en 2021, financé par l’Union européenne, à hauteur de 11 millions d’euros, pour recueillir les déjections et les poils, et procéder à des analyses ADN. Selon les 24 000 échantillons prélevés, entre 10 419 et 12 770 ours vivent en Roumanie, alors que les autorités estiment le chiffre optimal à 4 000.
Espèce protégée
La Roumanie, qui compte la plus large population en Europe, hors Russie, avait doublé en 2024 ses quotas d’abattage de cette espèce, protégée par une directive européenne, à la suite de la mort d’une jeune randonneuse sur un circuit très populaire de Transylvanie. Sur les près de 500 tirs autorisés, environ 400 ont été effectués, selon le ministère de l’environnement.
Il y a moins de deux semaines, l’attaque d’un homme, qui a été grièvement blessé par un ours dans une station de montagne et se trouve dans une condition critique, a réveillé l’inquiétude dans le pays. Après ce nouvel incident, le ministre a expliqué vouloir « donner plus de flexibilité » aux maires afin qu’ils puissent intervenir rapidement contre les plantigrades s’aventurant dans les zones habitées. Il va également demander de nouveau à Bruxelles de retirer les ours de la liste des espèces strictement protégées.
Selon les données officielles datant de 2024, au cours des vingt dernières années, 26 personnes ont été tuées par des ours en Roumanie et 274 personnes grièvement blessées. En 2023, 7 500 appels d’urgence ont été recensés. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a fait part de ses « réserves » devant les chiffres annoncés par le gouvernement.