La poche de Koursk, un petit territoire russe conquis l’été dernier par les forces de Kiev, est en train d’être reprise par Moscou.
Cette avancée fulgurante a mis les Ukrainiens en déroute en quelques jours.
L’envoyée spéciale de TF1 a pu assister à ce repli vers la frontière, sous la menace des drones russes.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Les Ukrainiens la nomment « la route de la mort ». Constamment sous le feu russe, les troupes du Kremlin mènent une offensive pour récupérer la région de Koursk. Charline Hurel, l’envoyée spéciale de TF1, a pu entrer dans la zone proche de la frontière, dans un secteur normalement fermé aux journalistes. « Il y a des drones kamikazes russes qui sont détectés autour de nous« , raconte-t-elle dans le reportage ci-dessus, alors qu’elle accompagne « des soldats ukrainiens en train de se replier« .
Les chars de Kiev sont déplacés pour être repositionnés du côté ukrainien de la frontière, suivis de près par les troupes. Les soldats étaient encore du côté russe il y a deux jours. Au milieu d’un village dévasté, notre équipe rencontre des hommes qui viennent d’échapper à une attaque de drones. « Il a explosé à côté, on a crevé », explique l’un d’eux en montrant la roue de leur véhicule. Ils ont assuré toute la nuit le repli de certaines unités. « La situation est catastrophique, nos soldats ont du mal à se replier, on se fait déborder. Il n’y a plus de munitions, pas d’armes. La logistique n’arrive plus », poursuit le militaire.
« Qu’est-ce qu’on peut faire avec Poutine ? »
Un drone russe est repéré, il faut se cacher rapidement sous les arbres. « Qu’est-ce qu’on peut faire avec Poutine ? Il voit qu’on se met à la table des négociations et lui, il impose ses règles », soupire le soldat. Reprendre la région de Koursk, c’est la condition préliminaire posée par Vladimir Poutine avant une éventuelle trêve, réclamée par Kiev et ses alliés.
Pour progresser rapidement, les troupes russes ont mis au point une tactique que l’on peut observer dans la vidéo en tête de cet article. Des hommes s’infiltrent discrètement, à l’aide de quads, dans les zones contrôlées par les Ukrainiens, pour mieux les encercler.
Le repli est difficile car les russes tentent de frapper chaque véhicule en déplacement avec leurs drones kamikazes. Pour parer ces attaques, des immenses filets anti-drones ont été installés sur une partie de la route, côté ukrainien. « Parfois, les gars doivent se replier à pied et ça prend quatre jours. Les véhicules se retirent, tout le monde recule. On prie Dieu pour que tous ceux qui restent là-bas s’en sortent », témoigne un soldat ukrainien en fixant un filet. Selon les informations recueillies sur place, la majeure partie des troupes ukrainiennes s’est déjà retirée des territoires.