Un train à l’esthétique sobre, tout de blanc vêtu, à l’opposé de l’orange tapageur des premiers modèles : SNCF Voyageurs a présenté, lundi 29 avril, le design des futures rames du TGV M (« M » pour modularité), ce « train du futur » attendu pour le second semestre 2025.
« Il a vraiment une gueule, ce train », s’est exclamé Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, en dévoilant cette nouvelle esthétique à Belfort, où Alstom fabrique les motrices de ce nouvel engin, attendu avec impatience par la SNCF pour répondre à l’augmentation de la demande de voyages. « Ce TGV M, c’est [l’]actif stratégique » de la SNCF, alors que les trains se remplissent de plus en plus vite faute d’offre, a insisté M. Fanichet. Ils doivent aussi permettre à la SNCF d’« affronter la concurrence sur nos rails en France », a-t-il complété.
Le choix de la couleur claire pour cette nouvelle génération de TGV répond aux impératifs du changement climatique, a souligné M. Fanichet, puisqu’elle « permet en cas de forte chaleur de réduire la climatisation ». « L’orange était le symbole de la prouesse technologique et de la performance. Le blanc, c’est l’harmonisation entre le train et le paysage », a esquissé le patron de la compagnie ferroviaire.
Un exemplaire fabriqué tous les quatre mois
Le groupe ferroviaire public a déboursé 3,5 milliards d’euros pour acheter 115 rames de ce train, qui dispose de plus de sièges et qui est moins gourmand en énergie que les TGV actuels. Quelques rames seront livrées en 2025 et 2026, puis au rythme de douze par an à partir de 2027.
Dans les ateliers Alstom de Belfort, quelque huit cents salariés fabriquent les voitures motrices au rythme d’un exemplaire tous les quatre mois. La construction de l’ensemble des rames motrices devrait prendre une dizaine d’années, selon Alstom, qui a déjà un an de retard : les premières rames étaient attendues pour les Jeux olympiques. Les premiers trains seront lancés sur l’axe sud-est, là où la concurrence s’est déjà implantée avec Trenitalia, mais aussi l’arrivée prochaine des Espagnols de Renfe.
Orange dans les années 1980, puis gris argenté avant de devenir gris et bleu sur l’axe Atlantique ou encore blanc, gris et rouge pour les actuels TGV InOui, le nouveau TGV sera presque tout blanc, avec des touches de rouge pour le logo et les portes, afin de rappeler l’esthétique des InOui.
« Plus de trains, plus de voyageurs et donc des prix plus bas »
« Il y a une volonté de s’inscrire dans le temps, de tracer une ligne claire dans le paysage », a expliqué la directrice du design des TGV, Isabelle Le Saux. « Sur un petit train régional ça aurait peut-être été plus coloré mais ce n’est pas le même esprit », a ajouté la designeuse en chef. Elle le promet, l’intérieur sera plus coloré que dans les rames actuelles. Il ne sera dévoilé qu’à la fin de l’année.
C’est la cinquième série de TGV commandée par la SNCF depuis le début des années 1980, mais « pour moi, c’est la rame la plus innovante depuis la première série » mise en service en 1981, a souligné le patron du TGV, Alain Krakovitch.
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« Ce qui va changer c’est la place. On va avoir 20 % de places en plus avec la même longueur, mais aussi plus de place par client », a-t-il complété, insistant sur l’aspect adaptable du train. Le TGV M pourra accueillir jusqu’à 720 passagers – contre 560 actuellement – et « quand on aura les 115 rames, ça permettra de faire circuler plus de trains, avec plus de voyageurs et donc avec des prix plus bas », veut-il croire.
« On aura un bar ou on n’aura pas de bar, on aura des espaces pour vélos comme on n’en a jamais eu, 16 places sur une rame double. On pourra moduler le train en fonction des marchés, en fonction des clients », s’est enthousiasmé M. Krakovitch.