Un homme a ouvert le feu, mardi 4 février, dans un centre de formation pour adultes de la ville d’Örebro, à 200 kilomètres à l’ouest de Stockholm, tuant une « dizaine » de personnes, selon le dernier bilan de la police suédoise. Le tireur présumé est mort, toujours d’après la police, qui a déclaré ne pas pouvoir préciser, pour l’heure, le nombre de blessés.
Il s’agit de « la pire tuerie de masse » de l’histoire de la Suède, a déclaré le premier ministre, Ulf Kristersson, précisant qu’il était encore « difficile de mesurer l’ampleur de ce qui s’est passé aujourd’hui ». « Beaucoup de questions restent sans réponse », a ajouté le chef du gouvernement lors d’une conférence de presse en fin de journée, qui a demandé de « ne pas spéculer » sur les motivations du tireur présumé.
« C’est un jour très douloureux pour toute la Suède, avait-il réagi un peu plus tôt sur le réseau social X. Mes pensées vont à tous ceux dont la journée d’école normale a été remplacée par l’horreur. Etre enfermé dans une salle de classe, en craignant pour sa vie, est un cauchemar que personne ne devrait avoir à vivre. »
Dans un communiqué, le roi Charles XVI Gustave a évoqué une « terrible atrocité » : « C’est avec tristesse et consternation que ma famille et moi avons reçu la nouvelle de la terrible atrocité survenue à Örebro », a-t-il écrit, adressant ses condoléances aux proches des personnes mortes et exprimant sa « profonde reconnaissance à la police, aux secouristes et au personnel médical qui ont travaillé intensément pour sauver et protéger des vies humaines en ce jour sombre ».
Les autorités n’ont donné aucun élément sur le profil ou les motivations du suspect, et les circonstances de la tuerie restaient encore floues mardi soir. « Il n’est pas connu des services de police, n’a aucun contact avec les gangs [responsables de l’explosion de violence en Suède, ces dernières années] et a agi seul », a déclaré Roberto Eid Forest, chef de la police d’Örebro lors d’une conférence de presse. « C’est un événement exceptionnel et un cauchemar », a-t-il dit.
Le précédent bilan de la police faisait état de cinq blessés, dont le tireur présumé. Un responsable des services de santé d’Örebro, Jonas Claesson, avait fait savoir que cinq personnes avaient été admises à l’hôpital universitaire de la ville après l’attaque.
« Beaucoup de coups de feu »
L’alerte avait été donnée vers 12 h 30 autour de ce centre d’enseignement pour adultes, appelée Campus Risbergska, accueille des étudiants âgés de plus de 20 ans, comme l’indique son site Internet, et propose des cours de niveau primaire et secondaire, des cours de suédois pour les immigrés, ainsi que des formations professionnelles et des programmes pour des adultes en situation de handicap.
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Le périmètre était toujours bouclé en fin de journée et des dizaines de voitures de police restaient sur place, selon des journalistes de l’Agence France-Presse. Les élèves du centre de formation et des écoles voisines ont été confinés pendant plusieurs heures avant d’être progressivement évacués au cours de l’après-midi.
Deux enseignants du Campus Risbergska, Miriam Jarlevall et Patrik Soderman, ont déclaré au journal Dagens Nyheter avoir entendu des coups de feu dans un couloir. « Des étudiants sont venus nous dire que quelqu’un tirait. Puis nous avons entendu d’autres coups de feu dans le couloir. Nous ne sommes pas sortis, nous nous sommes cachés dans nos bureaux. » « Il y a eu beaucoup de coups de feu au début, puis le calme s’est installé pendant une demi-heure, avant que cela ne recommence. Nous étions couchés sous nos bureaux, recroquevillés », ont-ils ajouté.
Une enquête a été ouverte pour « tentative de meurtre, incendie criminel et infraction aggravée à la législation sur les armes ». La police a indiqué sur son site Internet en fin de journée s’être rendue à « différentes adresses » à Örebro au cours de la journée.