Depuis un quart de siècle, China Labor Watch enchaîne les révélations, sur l’exploitation des travailleuses des usines d’où sortent les Barbie dans le sud de la Chine, de stagiaires mineurs chez les sous-traitants d’Apple près de Shanghaï ou d’ouvriers sur les chantiers des « nouvelles routes de la soie » chinoises en Asie. Fondée par le militant Li Qiang, l’ONG s’appuie sur son travail à lui, celui d’un employé et un réseau de contacts en Chine. Ses rapports ont toujours en toile de fond l’impossibilité de défendre ses droits du fait du régime politique chinois. Mais l’affront à Pékin devrait bientôt cesser : 90 % du million de dollars de budget annuel de l’ONG provenait de financements du gouvernement fédéral américain. L’administration de Donald Trump les a coupés à son arrivée au pouvoir.
Li Qiang se prépare donc à abandonner tous projets d’enquêtes. « C’est un énorme cadeau à la Chine, le gouvernement chinois doit se délecter. Pour nous, c’est très dur », confie cet homme qui lui-même a travaillé à la chaîne dans des usines de jouets en Chine avant de s’exiler aux Etats-Unis. Il connaît d’autres ONG travaillant sur la Chine qui sont dans la même situation mais peu sont désireuses de parler, pour ne pas souligner leur dépendance aux aides américaines, angle d’attaque évident pour Pékin. Le travail de groupes alertant sur la situation des Ouïgours, des Tibétains ou des dissidents est menacé. Pour la Chine, difficile d’imaginer plus grande aubaine que de voir la puissance qui les soutenait décider d’elle-même de fermer le robinet.
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