C’est la diffusion d’un court-métrage, intitulé The Pusher, sur une chaîne de télévision danoise, signé du tout jeune Nicolas Winding Refn, qui aurait incité les producteurs à proposer à celui-ci de transformer son film en long. Refn en finance lui-même une partie grâce à divers soutiens. Il renonce à entrer à la prestigieuse école de cinéma, la Danish Film School, pour tourner le film. Pusher sort au Danemark en août 1996. C’est un succès. Il n’arrivera pourtant sur les écrans français que dix ans plus tard.
Entre-temps, après un lourd échec aux Etats-Unis, celui de Fear X, qui laissera le cinéaste sur la paille, Nicolas Winding Refn tournera deux « sequels », deux suites centrant leurs récits, chacun sur un personnage du film d’origine. Pusher 2. Du sang sur les mains en 2004, et Pusher 3. L’ange de la mort, l’année suivante. On peut désormais revoir les trois films en copies restaurées.
A l’origine de la chronique criminelle que constitue la trilogie, il y a une part de vécu. Winding Refn a aimé, dans sa jeunesse, côtoyer la pègre de Copenhague, découvrant des personnages extravagants, plus grands que nature et un monde parallèle, dérisoire et brutal, à côté de la société. Mais il y a aussi le goût cinéphilique pour le film noir et le cinéma de Scorsese qui explique le projet. Mean Streets a constitué l’influence majeure de The Pusher ainsi que Les Affranchis, soit des œuvres décrivant un monde où le mal côtoie la bêtise quand il n’en constitue pas l’essence même.
Il vous reste 57.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.