- S’estimant incompétent à juger les chants du coq Ricco, le tribunal judiciaire de Bourgoin-Jallieu a condamné, vendredi 4 juillet, sa voisine procédurière pour le préjudice moral causé à ses propriétaires.
- Le gallinacé le plus connu de France avait été tué par un renard quelques jours avant le jugement.
Le coq Ricco avait-il le droit de chanter dans sa basse-cour ? Le tribunal de Bourgoin-Jallieu a jugé que l’affaire ne relevait pas de sa compétence, vendredi 4 juillet, mais a condamné sa voisine procédurière à verser 2.000 euros pour réparer le préjudice moral causé à ses propriétaires, ainsi que 1.500 euros de frais pour leur défense.
« C’est une décision suprême car c’est dissuasif pour toutes les personnes procédurières qui veulent intimider leurs voisins »
, s’est réjouie auprès de l’AFP, Alexia Charreton, la propriétaire du gallinacé le plus connu de France, tué par un renard quelques jours avant le jugement. « Ricco avait le droit d’être là, il avait le droit de chanter »
, a-t-elle affirmé, en espérant que cette « belle reconnaissance »
serve à « d’autres personnes dans la même situation »
. Elle a assuré que Ricco aura un successeur pour continuer à protéger ses poules.
Ricco aura un successeur
Installée en 2021 sur la commune de Nivolas-Vermelle, dans le nord de l’Isère, la voisine d’Alexia et de Franck Charreton, habitants du quartier depuis 25 ans, réclamait à la justice le départ de Ricco, qu’elle accusait de chanter trop fort, ainsi que 4.500 euros de dommages et intérêts. Le couple était lui soutenu par une pétition recueillant plus de 33.000 signatures. Il avait même installé une webcam dans leur basse-cour pour décompter les cocoricos de leur coq Ricco, au maximum « cinq à six fois dans la journée »
.
Ricco n’était pas le premier gallinacé à faire face à la justice : en 2019, le coq Maurice était devenu un emblème de la ruralité après avoir été autorisé à continuer de chanter à l’issue d’un conflit de voisinage. Il est, lui aussi, mort l’année suivante.