- Dans un entretien à « Libération », le ministre de l’Économie Éric Lombard qualifie l’accord entre l’Union européenne et les États-Unis de « mauvais ».
- « L’Europe n’avait le choix qu’entre de mauvaises solutions » et ce deal est « la moins mauvaise des solutions », estime-t-il.
- Il attend toutefois des améliorations.
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Un « mauvais accord »
… mais cela aurait pu être pire. Voilà, en somme, comment le ministre de l’Économie Éric Lombard qualifie le deal conclu dimanche 27 juillet entre l’Union européenne et les États-Unis. Cet accord commercial, mené sous la menace d’imposants droits de douane par le président américain Donald Trump, n’a satisfait personne parmi la classe politique française. Et pas non plus le patron de Bercy.
« C’est un mauvais accord »
, a commenté ce lundi Éric Lombard, dans un entretien accordé à Libération
(nouvelle fenêtre). « L’Europe n’avait le choix qu’entre de mauvaises solutions »
, a-t-il poursuivi. Cet accord représente selon lui « la moins mauvaise des solutions »
, et « met fin à une incertitude qui pénalise notre économie »
. L’accord n’est toutefois « pas complet »
et « le travail continue »
, a-t-il insisté. « Nous veillerons à ce qu’il soit amélioré. »
« Un impact modeste sur notre économie »
Pour le ministre, cet accord est « une base »
: « c’est 15%, et (il y a) des exemptions qui ne sont pas encore toutes détaillées »
. Parmi elles figurent « l’aéronautique et les pièces détachées de cette industrie »
. « Les discussions doivent se poursuivre pour les produits pharmaceutiques – on comprend que certains génériques seront exemptés -, sur l’acier, sur l’aluminium, sur les produits chimiques, sur les semi-conducteurs et sur les vins et les produits agricoles. »
Interrogé sur l’autre volet de l’accord, à savoir les 750 milliards de dollars d’achat d’énergie, Éric Lombard a répondu que « l’Europe veut mettre fin à toute dépendance
au gaz russe
, qui fournit encore 20% du gaz naturel liquéfié. L’essentiel des 750 milliards vise à cette stratégie de désensibilisation »
. Quant aux 600 milliards de dollars d’investissement, « c’est une estimation des flux d’investissements attendus jusqu’à 2029 provenant des entreprises européennes »
, mais « c’est une décision qui appartient aux acteurs privés »
.
Pour l’heure, Éric Lombard estime que les effets d’un tel accord sur les comptes publics de la France seront faibles, s’il entre bel et bien en vigueur. « Les premières estimations établissent un impact modeste sur notre économie »
, a-t-il déclaré. Évoquant une révision de la prévision de croissance 2025 attendue à la rentrée, il a souligné que « nous verrons si l’impact négatif de la hausse des droits de douane est compensé par l’impact positif de la levée de l’incertitude »
. Actuellement, la prévision de croissance est de 0,7%.