Carlos Lopes est professeur d’économie politique à l’université du Cap en Afrique du Sud après avoir occupé des postes de haut niveau au sein des Nations unies, notamment celui de secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique. Il a participé à la préparation de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, qui s’ouvre le 30 juin à Séville, en tant que membre de la commission internationale d’experts chargée par le gouvernement espagnol et le secrétaire général des Nations unies de faire des propositions nouvelles. Il plaide pour que l’Afrique prenne ses distances avec un modèle de développement écrit par le Nord.
La conférence des Nations unies sur le financement du développement répond-elle aux besoins de l’Afrique ?
La déclaration finale a été approuvée avant même l’ouverture de la conférence. Il n’y aura donc pas de négociations à Séville. Je ne parlerai pas d’absence de résultats, mais ils ne sont certainement pas à la hauteur de ce qu’est en droit d’attendre l’Afrique. Le véritable sujet, celui de l’accès aux capitaux à des conditions justes, reste le grand laissé-pour-compte des discussions. C’est l’éléphant caché dans la pièce. La réforme des institutions financières internationales pour donner accès à davantage de prêts concessionnels et la création d’instruments pour inciter le secteur privé à investir davantage vont dans le bon sens, mais c’est secondaire et on reste dans un registre très incantatoire.
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