L’Algérie a rejeté, samedi 11 janvier, les accusations « d’escalade » et « d’humiliation » de la France, après le renvoi vers Paris d’un influenceur algérien expulsé vers son pays par la France, et a dénoncé une « campagne de désinformation » à l’encontre de l’Algérie.
« L’Algérie n’est, d’aucune façon, engagée dans une logique d’escalade, de surenchère ou d’humiliation », a affirmé le ministère des affaires étrangères algérien dans un communiqué. « L’extrême droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français, mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l’Algérie », a-t-il ajouté.
Vendredi, le ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, avait affirmé que « l’Algérie cherche à humilier la France ». « En gardant notre sang-froid (…) on doit désormais évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition, vis-à-vis de l’Algérie », avait-il ajouté. La France n’aura pas « d’autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d’escalade », avait-il déclaré.
« Doualemn », un influenceur de 59 ans, avait été interpellé à Montpellier, dans le sud de la France, après une vidéo sur TikToK contenant un appel à la violence et mis dans un avion jeudi après-midi pour l’Algérie d’où il a été renvoyé en France le soir même, l’Algérie l’ayant « interdit de territoire », selon le ministère de l’intérieur.
Le ministère algérien précise que face à ce qu’il considère comme des « dépassements » et des « violations des droits acquis » par ce ressortissant sur le territoire français, « la décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français ».
Par ailleurs, une « influenceuse » franco-algérienne, Sofia Benlemmane, a été interpellée jeudi 9 janvier dans le cadre d’une enquête sur des vidéos haineuses en ligne. Mme Benlemmane a été présentée au parquet samedi, ont affirmé à l’Agence France-Presse le parquet de Lyon et son avocat, en précisant qu’une audience se tiendra le 18 mars.