L’Allemagne fut le dernier pays européen à supprimer la conscription, en 2011. Pourrait-elle la réinstaurer ? A Berlin comme ailleurs en Europe, la guerre en Ukraine a remis cette question au cœur du débat politique. Le gouvernement du chancelier conservateur, Friedrich Merz (Union chrétienne-démocrate, CDU) devait présenter, à l’occasion de son conseil des ministres de rentrée, mercredi 27 août, un texte visant à permettre la réintroduction progressive du service militaire en Allemagne. Pour l’occasion, la réunion du cabinet a été délocalisée au ministère de la défense, signe de l’importance que le chancelier accorde aux questions de sécurité. Une première depuis plus de trente ans.
Le service militaire obligatoire a été suspendu en 2011 en Allemagne, sans avoir été formellement supprimé, faute, à l’époque, d’un consensus en ce sens. Alors dirigé par Angela Merkel (CDU), le gouvernement souhaitait faire des économies, dans un contexte de crise financière, et professionnaliser une armée qui semblait ne plus devoir être mobilisée que pour des conflits secondaires. Ses effectifs, qui avaient atteint le demi-million pendant la guerre froide, devaient être ramenés de quelque 250 000 soldats, en 2010, à 185 000.
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