Yoann Offredo, ancien coureur professionnel désormais à la retraite, a révélé être atteint de sarcoïdose.
Cette maladie auto-immune menace notamment sa vue.
La cause de cette inflammation, qui touche moins d’une personne sur 1.000, est encore inconnue.
Il pourrait perdre la vue (nouvelle fenêtre) d’ici à deux ans. Dans un entretien accordé au quotidien L’Équipe (nouvelle fenêtre), Yoann Offredo s’est confié sur son état de santé depuis sa retraite du peloton en 2020. L’ancien cycliste a révélé être atteint de sarcoïdose, une maladie très méconnue qui touche plusieurs organes et plus particulièrement ses yeux. Aucun traitement n’existe à ce jour pour guérir de manière définitive.
Un « point blanc » devant les yeux
Moins d’une personne sur 1.000 serait atteinte de sarcoïdose en France mais « elle touche davantage les femmes entre 30 et 40 ans », explique les Hospices civils de Lyon sur leur site internet (nouvelle fenêtre). La fièvre, la fatigue, une perte d’appétit, des douleurs thoraciques et articulaires constituent les premiers signes de la maladie. Si elle peut s’étendre sur plusieurs organes, l’inflammation atteint le plus souvent les poumons, avec le développement de kystes et de cellules non-cancéreuses appelées granulomes : « On parle alors de sarcoïdose pulmonaire. »
Yoann Offredo, lui, a ressenti les premiers symptômes alors qu’il commentait le Giro pour une chaîne de télévision belge : « J’ai eu un point blanc devant les yeux. J’ai trouvé un ophtalmo qui m’a dit : ‘C’est pas bon.’ Il m’a envoyé dans un centre spécialisé (…). On m’a fait une ponction dans l’œil, c’était violent. Et finalement, je ne suis pas ressorti. » Après cinq semaines à l’hôpital, le diagnostic tombe. Mais depuis, malgré de lourds traitements, sa vue continue de se dégrader au quotidien, comme chez 25% des patients.
Celui qui a passé neuf saisons dans l’équipe FDJ (2007-2016) évoque aussi des atteintes cérébrales. La sarcoïdose peut en réalité toucher, en plus des poumons et des yeux, le cœur, provoquant des palpitations, la peau, avec des éruptions cutanées, le foie et la rate.
Un traitement à base de corticoïdes
Malgré ces symptômes très handicapants, les causes de la sarcoïdose restent largement inconnues. « Elle pourrait provenir d’une réponse anormale du système immunitaire à une substance rencontrée dans l’environnement, comme une moisissure ou un mildiou ou une bactérie spécifique », soulignent des médecins. Autre piste : des facteurs génétiques et héréditaires.
Le traitement de la maladie de Besnier-Boeck-Schaumann, autre nom de la sarcoïdose, vise uniquement à traiter les symptômes et à améliorer la qualité de vie des patients. Yoann Offredo a par exemple reçu des corticoïdes à forte dose pour ralentir la formation de granulomes.
L’évolution de la maladie, diagnostiquée généralement après une radio du thorax et une biopsie, n’est pas linéaire : dans la plupart des cas, de fortes poussées alternent avec des phases de rémission. La mortalité est relativement faible, inférieure à 10%, mais des complications cardiaques peuvent survenir. Les symptômes peuvent aussi disparaître subitement, sans que les médecins ne comprennent pourquoi.
Pour l’ancien sportif de haut niveau, l’annonce de sa maladie reste un souvenir très douloureux. « Je suis handicapé », a-t-il avoué, avant d’ajouter : « Je ne suis pas encore prêt à l’accepter. » Il a cependant repris le vélo, roulant plusieurs centaines de kilomètres chaque semaine. Une « raison d’exister » qui lui permet d’oublier son corps souffrant et la sarcoïdose, dont l’avancée reste impossible à arrêter.
